Par Geoffrey Smith
Investing.com -- La Chine a imposé sa nouvelle loi de sécurité à Hong Kong, provoquant des représailles immédiates de la part des États-Unis. Le week-end du 4 juillet semble de plus en plus menacé par des mesures de confinement plus strictes après que des comtés de Californie et de Floride ont fermé leurs plages, et que le Kansas et l'Oregon ont ordonné aux citoyens de porter des masques dans les espaces publics intérieurs. Les marchés US devraient ouvrir de façon mitigée à la fin de leur meilleur trimestre depuis plus d'une décennie, tandis que Jerome Powell devrait avertir que la reprise est "extraordinairement incertaine". Et Royal Dutch Shell (LON:RDSa) a averti que les pertes de valeur des actifs pourraient atteindre 22 milliards de dollars en raison de l'impact durable de la pandémie sur les prix du pétrole. Voici ce que vous devez savoir sur les marchés financiers le mardi 30 juin.
1 La Chine impose la loi de Hong Kong; les États-Unis ripostent
Le principal organe législatif chinois a adopté une nouvelle loi sur la sécurité nationale qui renforce le contrôle de Pékin sur la ville autrefois autonome.
Le gouvernement américain a réagi en retirant le statut spécial sur le commerce qu'il avait accordé à la ville.
La nouvelle est tombée un jour où l'économie chinoise a donné une nouvelle preuve de sa reprise, l’indice des directeurs d'achat du secteur manufacturier ayant augmenté plus que prévu pour atteindre 50,9, et l'indice non manufacturier étant également passé de 53,6 il y a un mois à 54,4. Cela a suffi à faire passer le prix du cuivre au-dessus de 2,70 dollars la livre pour la première fois depuis janvier.
2. Powell et Mnuchin témoignent alors que les craintes liées au virus augmentent avant le week-end du 4 juillet
Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin s'adresseront plus tard à la commission des services financiers de la Chambre des représentants, tandis que Powell s'apprête à avertir qu'un rebond économique ne peut être considéré comme acquis.
"La voie à suivre pour l'économie est extraordinairement incertaine et dépendra en grande partie de notre succès à contenir le virus", selon les remarques préparées par Powell, qui ont été publiées par la Fed lundi. "Une reprise complète est peu probable tant que les gens ne seront pas convaincus qu'il est sûr de se réengager dans un large éventail d'activités".
L'avertissement de Powell intervient alors que de nombreux Etats renforcent leurs mesures pour contenir le virus, menaçant de compliquer les célébrations du 4 juillet prochain. Des comtés de Californie et de Floride ont fermé leurs plages, tandis que les États du Kansas et de l'Oregon imposent le port du masque dans les espaces publics intérieurs - tout comme la ville de Jacksonville en Floride, où la convention du parti républicain doit avoir lieu.
3. Les marchés US vont ouvrir de manière mitigée; Boeing (NYSE:BA) renonce à ses gains
Les marchés américains devraient ouvrir de façon mitigée le dernier jour de ce qui devrait être leur meilleur trimestre depuis plus d'une décennie.
À 13h15, le futures Dow Jones 30 était en baisse de 0,2 %, tandis que le futures S&P 500 était en baisse de 0,1 % et le futures Nasdaq 100 à l'équilibre. Le Dow a sous-performé en partie parce que les actions de Boeing ont renoncé à leurs gains de pré-marché suite à la nouvelle de l'annulation d'une grosse commande de 737 MAX par Norwegian Air Shuttle.
Le Nasdaq est, en revanche, soutenu par les bons résultats du fabricant de puces Micron Technology (NASDAQ:MU) et du fabricant de matériel informatique Xilinx (NASDAQ:XLNX), annoncés jeudi après la cloche.
Les données américaines devraient inclure le PMI de Chicago à 15h45 et l'indice du sentiment des consommateurs du Conference Board pour le mois de juin à 16h00.
4. La livre s'affaiblit alors que Johnson se prépare à dépenser, dépenser, dépenser
Le projet du Royaume-Uni de rouvrir la majeure partie de son économie ce week-end a été mis à mal car le gouvernement a été contraint de fermer la ville de Leicester (330 000 habitants) en réponse à l'augmentation des cas de coronavirus.
La sortie bégayante du Royaume-Uni de son état d'urgence a également été illustrée par le refus de la Grèce, lundi, d'accepter des vols directs en provenance du pays pendant deux semaines supplémentaires.
Le Premier ministre Boris Johnson doit prononcer aujourd'hui un discours sur la manière de sortir de la crise en augmentant massivement les dépenses d'infrastructure et d'éducation.
La livre est tombée à son plus bas niveau depuis un mois par rapport au dollar et est restée proche de son plus bas niveau depuis trois mois par rapport à l'euro.
5. Shell anticipe un coup de 22 milliards de dollars; les stocks API attendus
Trouver une issue à la crise de coronavirus n'est pas plus facile pour l'industrie du pétrole et du gaz. Après l'effondrement de Chesapeake Energy (NYSE:CHK), pionnier de l'exploitation des schistes, le week-end dernier, le géant anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a déclaré qu'il réduirait la valeur de ses actifs de 15 à 22 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre, afin de refléter ses prévisions d'un impact durable sur les prix du pétrole.
La société s'en tient toujours à ses prévisions à long terme de 60 dollars le baril et de 3 dollars par million de Btu pour le gaz naturel, mais a déclaré qu'il faudra attendre 2023 pour que les prix reviennent à ce niveau. Pour l'année en cours, elle prévoit un prix moyen du Brent de 35 dollars le baril, qui passera à 40 dollars l'année prochaine.
Le marché pétrolier américain recevra sa dernière mise à jour sur l'approvisionnement en brut US de l'American Petroleum Institute à 22h30.