Par David Wagner
Investing.com – Dans une interview publiée hier dans le journal La Repubblica, le célèbre investisseurs Georges Soros, qui vient de fêter son 90ème anniversaire.
Il a notamment rappelé le caractère exceptionnel et l’intensité de la crise liée au coronavirus :
"Nous sommes en crise, la pire crise de ma vie depuis la Seconde Guerre mondiale. Je la décrirais comme un moment révolutionnaire où l'éventail des possibilités est beaucoup plus large qu'en temps normal. Ce qui est inconcevable en temps normal devient non seulement possible mais se produit réellement. Les gens sont désorientés et effrayés. Ils font des choses qui sont mauvaises pour eux et pour le monde" a-t-il en effet déclaré en ouverture de l’interview.
Trump est un « escroc » qui « reste très dangereux » selon George Soros
Soros a également profité de cette interview pour vivement critique le président US Donald Trump :
"Même aux États-Unis, un escroc comme Trump peut être élu président et miner la démocratie de l'intérieur …Mais aux États-Unis, vous avez une grande tradition de freins et contrepoids et de règles établies. Et par-dessus tout, vous avez la Constitution. Je suis donc convaincu que Trump sera un phénomène transitoire qui, je l'espère, se terminera en novembre".
Mais d'ici là, Soros a averti que Trump "reste très dangereux", car "il se bat pour sa vie et il fera tout pour rester au pouvoir".
La hausse actuelle des marchés est une bulle
En ce qui concerne les marchés financiers, M. Soros a reconnu que nous sommes pris dans une bulle alimentée par les liquidités de la Fed, ce qui a créé une situation qu'il évite désormais. Il a expliqué que "deux propositions simples" constituent le cadre qui lui a historiquement donné un avantage, mais depuis qu'il l'a partagé dans son livre "L'alchimie de la finance", cet avantage a disparu.
"La première est que dans les situations qui ont des participants qui pensent, la vision du monde des participants est toujours incomplète et déformée. C'est une faillibilité", a déclaré Soros, qui s’est rendu célèbre en profitant de cette observation sur la livre sterling il y a plusieurs décennies. "L'autre, c'est que ces vues déformées peuvent influencer la situation à laquelle elles se rapportent et que des vues déformées conduisent à des actions inappropriées. C'est la réflexivité".
Enfin, il a estimé que la hausse des marchés est surtout soutenue par l'attente de nouvelles mesures de relance budgétaire ainsi que par l'espoir que Trump annoncera un vaccin avant novembre.
Rappelons en effet que les indices US sont proches de leurs sommets historiques d’avant la pandémie de coronavirus, alors que la sortir de crise est encore très incertaine.