PARIS (Reuters) - Le maintien de la mobilisation de 10.000 militaires en France dans le cadre de l'opération Sentinelle ouvre la voie à une nouvelle adaptation des effectifs de la Défense, la deuxième depuis les attentats de janvier, a indiqué mardi l'Elysée.
Fin janvier, deux semaines après les attentats qui avaient fait 17 morts à Paris et en région parisienne, le gouvernement avait renoncé à la suppression de 7.500 postes dans les armées sur la période 2015-2019 pour faire face aux besoins sécuritaires.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé la semaine dernière que les niveaux actuels du plan Vigipirate - "alerte attentat" pour l'Ile-de-France et les Alpes Maritimes et "vigilance renforcée" pour le reste de la France - seraient prolongés au moins jusqu'au 10 avril et pour plusieurs mois "tant que cela s'avère nécessaire".
"La menace d'attaque terroriste contre notre pays demeurant élevée, le chef de l'Etat a décidé de maintenir l'engagement des armées sur le territoire national à hauteur de 10.000 militaires en soutien des forces de sécurité du ministère de l'Intérieur", indique l'Elysée dans un communiqué mardi à l'issue d'un conseil de défense.
"Sept mille d'entre eux sont déployés dans la durée, principalement pour la surveillance et la protection de sites à caractère confessionnel particulièrement menacés", ajoute-t-elle.
Face à cette mobilisation sans précédent de l'armée sur le plan intérieur, des mesures vont être prise "pour adapter l'organisation des armées à cette évolution de leur mission et leur permettre d'apporter une protection adaptée à l'évolution des menaces et aux besoins de protection des Français."
François Hollande a "demandé d'en tirer toutes les conséquences en termes d'adaptation des effectifs du ministère de la Défense, au-delà des 7.500 postes dont il avait déjà décidé le maintien le 21 janvier dernier."
Ce travail sera réalisé dans le cadre de l'actualisation de la loi de programmation militaire (LPM), précise le communiqué.
Le maintien de 7.500 postes en janvier avait fait passer de 25.800 à 18.300 le nombre de suppressions de postes dans le cadre de la LPM 2015-2019.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)