Le ministre français des Finances Michel Sapin a assuré vendredi à l'AFP que "la France déteste qu'on la force", en réponse à des propos controversés de son homologue allemand Wolfgang Schäuble.
M. Schäuble, qui comme M. Sapin assiste à Washington à des réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, avait déclaré la veille que "la France serait contente que quelqu'un force le Parlement" à adopter de dures réformes.
"La France serait contente que quelqu'un force le Parlement, mais c'est difficile, c'est la démocratie", a-t-il dit lors d'un débat dans la capitale américaine, après avoir évoqué les réformes selon lui "très réussies" menées en Espagne sous la supervision de la troïka.
"La France déteste qu'on la force", a donc répliqué M. Sapin, indiquant vouloir répondre "amicalement" à son homologue allemand.
"Le vocabulaire de la punition, de la sanction, de la contrainte, c'est ce qui fait détester l'Europe", a encore déclaré le ministre français.
"Le principe (partagé par Paris et Berlin) c'est que c'est le rôle de la Commission européenne" d'évaluer les politiques menées au niveau national, et non aux Etats membres de donner leur avis les uns sur les autres, a-t-il affirmé.
"Connaissant bien Wolfgang Schäuble, c'était plutôt une forme d'encouragement", a conclu M. Sapin sur le ton de la plaisanterie. Le ministre allemand, partisan de la rigueur budgétaire, est connu pour ses propos parfois très raides.