(Reuters) - Morgan Stanley (NYSE:MS) a annoncé lundi une hausse bien plus forte qu'attendu de son bénéfice trimestriel, dopé par la croissance des revenus de ses activités de courtage d'obligations et d'actions.
L'activité de trading de la banque d'investissement américaine, comme celle de ses grands concurrents, a bénéficié successivement de la décision de la Banque nationale suisse (BNS) de renoncer au cours plancher du franc face à l'euro, de celle de la Banque centrale européenne (BCE) d'engager un vaste plan d'assouplissement quantitatif (QE) et de la perspective d'une remontée des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
Ses résultats ont aussi profité de la progression marquée des marchés actions mondiaux depuis le début de l'année.
"C'est notre meilleur trimestre depuis de nombreuses années, grâce à l'amélioration des performances dans la plupart des activités de l'entreprise", a déclaré le directeur général, James Gorman, dans un communiqué.
Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a atteint 2,31 milliards de dollars (2,15 milliards d'euros), soit 1,18 dollar par action, contre 1,45 milliard (0,74 dollar/action) sur la période correspondante l'an dernier.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action (BPA) revient à 1,14 dollar. Le BPA ajusté ressort à 85 cents selon les calculs de Thomson Reuters I/B/E/S, soit sept cents au-dessus du consensus des estimations d'analystes.
L'action Morgan Stanley gagnait 0,82% à 37,05 dollars en début de séance à Wall Street.
Le produit net bancaire (PNB) hors exceptionnels a progressé de 10,3% à 9,78 milliards de dollars, dépassant lui aussi le consensus, qui le donnait à 9,17 milliards.
Les revenus ajustés tirés des émissions et du trading d'actions ont bondi d'un tiers à 2,27 milliards, une performance solide mais néanmoins insuffisante pour battre Goldman Sachs, qui a publié la semaine dernière des revenus de 2,32 milliards.
Morgan Stanley mise de plus en plus sur la gestion d'actifs et la gestion de fortune au détriment des marchés obligataires, afin de libérer des fonds propres et de s'adapter au durcissement du cadre réglementaire.
Les revenus de sa division de gestion de fortune ont ainsi augmenté de 6,2% au premier trimestre, à 3,83 milliards de dollars, représentant 39% des revenus totaux.
Hors exceptionnels, les revenus du trading de taux fixes, devises et matières premières (FICC) ont augmenté de 15% à 1,90 milliard.
La contribution de la division de gestion de fortune au PNB total a atteint près de 45% l'an dernier contre moins de 20% en 2006. Parallèlement, celle de la branche FICC est tombée autour de 12%, contre plus d'un tiers.
Le rendement moyen ajusté des capitaux propres était de 10,1% sur les trois premiers mois de cette année, dépassant donc le seuil plancher de 10% que James Gorman s'est fixé pour objectif.
(Anil D'Silva et Avik Das, Marc Angrand pour le service français)