BANGKOK (Reuters) - Les autorités thaïlandaises ont lancé mercredi un mandat d'arrêt contre un homme non identifié présenté comme un "étranger", peut-être un Européen ou un homme originaire du Moyen-Orient, dans l'enquête sur l'attentat à la bombe qui a fait au moins 20 morts lundi à Bangkok.
La police est à la recherche de deux autres hommes aperçus, comme le principal suspect, sur des images de vidéosurveillance, mais ne sait pas encore s'il s'agit de complices.
L'attaque, qui a visé lundi soir un sanctuaire religieux au coeur de la capitale thaïlandaise, n'a pas été revendiquée et les enquêteurs disent n'écarter aucune piste.
La police s'est appuyée sur les images tournées par les caméras dans le temple d'Erawan pour reconstituer un portrait-robot du principal suspect, un homme jeune aux cheveux noirs et au teint clair portant des lunettes à montures noires.
Sur les enregistrements, on le voit déposer un sac à dos au milieu de la foule avant de quitter les lieux peu avant l'explosion.
"Il a la peau blanche et il doit s'agir d'un Européen ou d'un homme ayant plusieurs origines, peut-être des origines moyen-orientales", a déclaré à la télévision Prawut Thawornsiri, porte-parole de la police thaïlandaise.
Toujours selon Prawut Thawornsiri, on peut voir sur les images deux autres hommes qui semblent cacher le suspect n°1 à la foule des touristes lorsque celui-ci dépose son sac à dos.
RÉCOMPENSE D'UN MILLION DE BAHTS
"Je ne soupçonne pas une personne. J'en soupçonne beaucoup", avait auparavant déclaré Somyot Pumpanmuang, le directeur de la police nationale. "Je suis convaincu que des Thaïlandais sont impliqués mais je ne dis pas qu'il s'agit seulement de Thaïlandais, ni qu'il y a des étrangers", a-t-il poursuivi.
Une récompense d'un million de bahts (25.000 euros) est offerte pour toute information menant à l'arrestation du suspect.
Prawut Thawornsiria avait annoncé plus tôt dans la journée que des complices étaient recherchés. "Nous recherchons aussi d'autres suspects en liaison avec cet attentat. Ce genre d'attentat n'est généralement pas planifié par une seule personne", a-t-il déclaré.
Les autorités jugent que l'attaque de lundi ne correspond pas aux méthodes employées par les rebelles musulmans du sud du pays ni à celles des "chemises rouges", les partisans du précédent gouvernement.
La police a notamment évoqué la piste des Ouïghours, la Thaïlande ayant renvoyé le mois dernier en Chine des membres de cette communauté musulmane fuyant les violences dans la province chinoise du Xinjiang.
L'attentat commis contre le sanctuaire hindouiste a fait au moins 20 morts, dont onze étrangers venus de différents pays d'Asie, et plus de 120 blessés.
Le lendemain, un petit engin explosif a été jeté d'un pont de Bangkok, sans faire de blessés.
Selon le chef de la police, aucun lien n'a pu être établi avec celui de la veille.
Un porte-parole du gouvernement avait auparavant évoqué des similitudes, du TNT ayant été utilisé dans les deux cas.
(Amy Sawitta Lefevre; Bertrand Boucey, Jean-Philippe Lefief et Simon Carraud pour le service français, édité par Tangi Salaün)