La direction d'Air France a annoncé à l'AFP qu'elle transmettrait une "ultime proposition d'accord" sur la compétitivité et l'emploi en fin de semaine aux organisations syndicales de pilotes, après une dernière séance de négociations mercredi.
"Nous leur avons indiqué que nous leur adresserions une nouvelle version de l'accord en fin de semaine avec les éléments de la discussion d'aujourd'hui afin d'aller aussi loin qu'il est possible d'aller dans le sens d'un accord", a déclaré à l'AFP Gilles Gateau, DRH du groupe Air France.
"Il appartiendra ensuite à chaque organisation syndicale de se prononcer sur cette ultime proposition", a ajouté M. Gateau, en précisant que les syndicats avaient refusé de prolonger les discussions et demeuraient "très éloignés" des propositions de la direction sur "plusieurs points".
La direction leur a par ailleurs proposé "de faire appel à un groupe d'experts des deux parties (direction et syndicats, ndlr), voire à un expert indépendant désigné par les syndicats de pilotes, afin de discuter sur la réalité économique des propositions de mesures", a ajouté M. Gateau.
Les syndicats, en désaccord notamment sur la question du paiement des heures supplémentaires, "ont jusqu'à présent refusé cette proposition", selon le DRH.
Il s'agit d'une "+ultime+ proposition en effet, après celles qui se sont éloignées chaque fois davantage d'une possible entente, puisqu'il semble soudain qu'il y ait bien une +échéance temporelle+, a réagi le SNPL, syndicat majoritaire (65%), interrogé par l'AFP. Pour son porte-parole Emmanuel Mistrali, il y a "peu de chance qu'en maintenant de tels principes de négociation cela donne un résultat".
Le syndicat soutient qu'Air France-KLM ne cesse d'accorder davantage d'heures de vol aux pilotes néerlandais aux dépens des français, ce que le transporteur conteste. Ces discussions interviennent alors que l'accord "de périmètre" définissant le partage d'activité entre les deux compagnies soeurs est arrivé à échéance fin mars.
La question du salaire des pilotes pose également problème.
Air France veut instituer "des baisses de salaire" par le biais de "coefficients qui diminuent, pas que sur les heures supplémentaires mais aussi sur la rémunération de l'ensemble des heures de vol", assurait à l'AFP Véronique Damon du SNPL, avant la séance de négociation.
Pour baisser les coûts de l'entreprise, le syndicat dit accepter des "augmentations de productivité", des "efforts de flexibilité" et des "aménagements" des règles d'utilisation des pilotes, comme il l'explique dans un tract diffusé lundi.
Dans ce document adressé aux adhérents, le SNPL n'évoque pas de concessions possibles sur les salaires. L'entreprise en fait pourtant une priorité pour réduire l'écart de compétitivité avec ses concurrents européens.
Au cours des négociations, la direction d'Air France avait avancé en contrepartie à l'embauche de plusieurs centaines de pilotes, de réformer les règles d'évolution de carrière et de renoncer en partie à la réduction d'activité programmée en 2016.