La ministre grecque de l'Emploi, Louka Katselli, a relancé mardi le débat sur les aberrations du système fiscal grec en citant l'exemple d'un couple payant neuf euros d'impôt annuel, avec deux résidences, deux voitures, et un voilier de 10 m.
"J'ai la déclaration sous les yeux, ce couple déclare 19.300 euros par an et paie 9 euros d'impôts par an", a détaillé Mme Katseli sur la radio d'information Flash.
Elle a cité un autre exemple, d'un couple "possédant un villa de 300 m2, une résidence secondaire de 200 m2, deux voitures, une piscine et un voilier". "Ils déclarent 58.000 euros de revenus annuels, et paient 7.800 euros", s'est-elle indignée.
La ministre a produit ces cas pour démontrer l'insuffisance des critères objectifs de revenus adoptés l'année dernière par les autorités pour encadrer les professions libérales et auto-entrepreneurs, qui constituent un fort pourcentage de la population active et sont à même de mentir sur leurs revenus.
L'adoption de critères de revenus visait à prendre ces contribuables dans le filet fiscal, "mais ils sont beaucoup trop souples, c'est sur leur base que le premier couple peut ne payer que neuf euros", a affirmé la ministre.
Elle a indiqué que le gouvernement socialiste envisageait de réformer ces critères pour qu'ils rendent mieux compte des revenus réels, dans le cadre de la nouvelle offensive qu'il s'apprête à lancer contre la fraude fiscale, à la demande pressante des bailleurs de fonds du pays surendetté, Union européenne et Fonds monétaire international.
En dépit de ses proclamations d'intention, le gouvernement a de fait jusque là échoué à juguler la fraude fiscale généralisée dans le pays, au point d'envisager d'accentuer à nouveau la pression sur les seuls contribuables contraints à l'honnêteté car imposés à la source, les salariés et retraités.