Le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche a estimé lundi travailler "plutôt dans la bonne direction" avec Air France au sujet de sa méga-commande d'avions prévue pour l'été, tout en récusant toute idée de pression sur la compagnie.
"Nous travaillons plutôt dans la bonne direction", a déclaré sur LCI M. Lellouche, quelques jours après avoir convoqué le directeur général d'Air France-KLM Pierre-Henri Gourgeon.
Le transporteur aérien se prépare à acquérir une centaine d'appareils de nouvelle génération -- Airbus A350 ou Boeing 787 -- pour une facture qui s'élèvera à plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Le secrétaire d'Etat a toutefois souligné que "ce n'est pas (son) job de garantir ça (l'achat d'avions Airbus par Air France)" mais que "(son) job, c'est de vendre des avions européens".
"Quand il y a une commande de cette taille-là, il n'est pas absurde de se renseigner. Il faut aussi tenir compte de règles internationales, celles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) notamment, qui font que les compagnies sont libres et que toute pression (...) peut se retourner contre nous", a-t-il expliqué.
"Mais il est normal pour le ministre du Commerce extérieur français de travailler avec les chefs d'entreprise français et de s'intéresser à la promotion des produits français et européens", a insisté M. Lellouche.
Interrogé sur RMC/BFMTV, le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a pour sa part dit "comprendre la réaction" de la centaine de députés qui ont signé une lettre demandant à Air France-KLM de privilégier Airbus.
"Il y a des appels d'offres, il ne faut pas donner le sentiment de peser là-dessus. Ce qui fait la petite hésitation, c'est quand même que l'Etat est actionnaire à 15% d'Air France, donc on peut dire que c'est légitime que des parlementaires disent à l'Etat: +Voilà notre souhait+", a-t-il poursuivi.