Les finances publiques britanniques sont restées largement dans le rouge en mai, en dépit d'un léger mieux par rapport à l'année précédente, plaçant le gouvernement en position difficile pour tenir ses objectifs de réduction du déficit malgré son plan de rigueur.
Sur le mois écoulé, le déficit courant britannique a atteint 15,3 milliards de livres (17,3 milliards d'euros) contre 16,5 milliards en mai 2010, selon des données de l'Office des statistiques nationales (ONS) publiées mardi.
Les emprunts nets du secteur public, mesure préférée du gouvernement pour évaluer ses performances budgétaires, ont atteint 17,4 milliards de livres contre 18,5 milliards un an plus tôt, une performance à peu près conforme aux pronostics des analystes.
Sur les deux premiers mois de l'année fiscale, entamée le 1er avril, le gouvernement est largement en deçà de son objectif de réduction, puisqu'il a emprunté 1,5 milliard de plus qu'en 2010.
Or le gouvernement du conservateur David Cameron a promis de contenir en 2011/2012 les emprunts publics du pays à 122 milliards de livres (soit 7,9% du PIB), contre 143,2 milliards l'année précédente (chiffre d'ailleurs révisé à la hausse mardi).
Les dernières données montrent que le ministre des Finances George Osborne "fait face à une bataille très difficile", a estimé Howard Archer du cabinet IHS Global Insight, tout en notant que certains effets positifs du plan de rigueur sur les finances publiques étaient sans doute encore à venir.
"A ce rythme, les objectifs de M. Osborne seront dépassés de 30 milliards de livres", s'inquiétaient pour leur part les analystes de Capital Economics. Ils soulignaient que la faiblesse de l'économie -et donc des recettes fiscales- risquait "de faire dérailler le plan de réduction de déficit du gouvernement".
De quoi, selon eux, "alimenter le débat sur la nécessité de ralentir le rythme et la taille des coupes budgétaires".
Le gouvernement de M. Cameron a lancé l'an dernier un plan de rigueur drastique qui allie hausses d'impôts et coupes budgétaires et vise à faire retomber le déficit public à 1,1% du PIB d'ici à 2015.