Le ministre britannique des Finances Alistair Darling a demandé lundi à l'Union européenne d'accroître les ressources du FMI afin de soutenir l'économie mondiale, et annoncé que le Royaume-Uni s'engagerait à apporter 11 milliards de dollars supplémentaires.
Il a également demandé qu'il n'y ait "aucun répit dans la réforme du secteur financier" après la crise mondiale, en particulier sur la question des rémunérations des dirigeants et des bonus des banquiers, dans une tribune au quotidien The Guardian.
Ces déclarations interviennent avant une réunion, vendredi et samedi, des ministres des Finances du G20 à Londres, qui précèdera un sommet du G20 à Pittsburgh (Etats-Unis), où sera abordée la question des bonus.
Dans The Guardian, M. Darling a rappelé que les dirigeants du G20 étaient convenus à Londres en avril de porter les capacités de prêts du Fonds monétaire international à 750 milliards de dollars (524 milliards d'euros).
"Les pays membres de l'Union européenne sont tombés d'accord pour apporter 100 milliards de dollars (au FMI)", a expliqué M. Darling.
"Mais l'Europe devrait servir d'exemple et faire davantage, en s'engageant à apporter jusqu'à 175 milliards de dollars - et le Royaume-Uni est prêt à apporter 11 milliards de dollars supplémentaires, portant notre contribution totale à plus de 26 milliards de dollars", a-t-il dit.
Ce nouvel apport du Royaume-Uni sera annoncé mardi, a précisé M. Darling.
Il a par ailleurs dit qu'il s'attendait à ce que la Grande-Bretagne retrouve la croissance "autour de la fin de l'année".
Mais les risques restent élevés pour l'économie mondiale, a-t-il poursuivi. "Il ne peut y avoir aucun répit pour la réforme du secteur financier. Chaque pays doit continuer à redresser ses banques".
"Restaurer la confiance du public et assurer au secteur une plus grande stabilité, exige d'avancer sur la question des rémunérations et des bonus", a averti M. Darling.
"Les banques doivent réaliser que les contribuables sont venus à leur secours dans un but précis: faire redémarrer le crédit, et non pas financer des récompenses pour des prises de risques excessives qui ont eu des conséquences si désastreuses".
"Les banquiers l'oublient à leurs risques et périls", a-t-il martelé.
Il a aussi approuvé un accord entre la Grande-Bretagne et le Liechtenstein mais jugé qu'il fallait faire davantage contre les paradis fiscaux.
Le Liechtenstein a accepté début août de livrer à la Grande-Bretagne les noms de quelque 5.000 détenteurs de comptes bancaires secrets, qui abritent jusqu'à 3 milliards de livres