Quelque 400.000 salariés de la fonction publique selon les syndicats et 150.000 selon le gouvernement étaient en grève jeudi au Royaume-Uni pour protester contre le projet de réforme des retraites, objet d'une contestation récurrente depuis dix-huit mois.
La mobilisation n'a pas atteint l'ampleur de la grève de novembre qui avait rassemblé, selon les estimations des syndicats, près de deux millions de mécontents.
Des fonctionnaires, des maîtres de conférence, des policiers, des gardiens de prison, des salariés du secteur de la santé et du ministère de la Défense se sont joints au mouvement, ainsi que ceux de l'immigration. Du personnel supplémentaire a été déployé en prévision aux postes frontières pour faire face aux pics d'arrivées dans la journée.
Le mouvement a aussi touché des perceptions, collèges et musées. Des piquets de grève ont été montés devant des centres pour l'emploi, des tribunaux et d'autres bâtiments officiels.
Plus de 30.000 policiers, selon les estimations de la police, ont en outre manifesté à Londres contre le projet de réforme, mais aussi contre les coupes budgétaires, arborant des casquettes noires avec cette inscription: "les coupes sont criminelles".
"Si vous supprimez nos postes, vous supprimez le service que nous apportons et la sécurité du public est mise en danger", a estimé le président de la Fédération Police, Paul McKeever, dans un discours.
Le gouvernement a minimisé l'ampleur de la contestation, assurant que "la majorité des salariés du public étaient au travail" et que "la plupart des services publics étaient ouverts normalement", grâce aux plans de substitution mis en place.
Selon lui, environ 150.000 salariés de la fonction publique seulement ont participé à cette grève "futile".
Le principe de la réforme, qui prévoit notamment de repousser l'âge de départ à la retraite jusqu'à 67 ans, voire 68, contre 60 actuellement, et d'augmenter les cotisations, a été réaffirmé mercredi par le gouvernement qui assure que le système actuel n'est pas viable.
"Il est très décevant qu'une poignée de syndicats s'obstinent à lancer des grèves inutiles qui ne serviront à personne", a-t-il déploré dans un communiqué. "Les négociations sur les retraites ne seront pas rouvertes et la grève ne permettra pas d'obtenir quoi que ce soit de plus."
Après des mois de négociations, la plupart des syndicats de la fonction publique restent opposés à la réforme.
Le gouvernement "s'attaque aux retraites pour réduire le déficit, dont est responsable une élite cupide à la City", a dénoncé Gail Cartmail, un responsable du syndicat Unite. Et les "plans de rigueur de George Osborne", le ministre britannique des Finances, "commencent à écoeurer tout le monde".
Cette grève est le troisième mouvement d'ampleur contre la réforme des retraites organisé depuis juin 2011 au Royaume-Uni.