La Bourse de Paris a terminé sur les chapeaux de roues (+4,07%), saluant les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, qui se tient prêt à agir pour apaiser les tensions en zone euro.
L'indice CAC 40 a pris 125,38 points à 3.207,12 points, pour finir à son plus haut niveau de la séance, dans un volume d'échanges de 4,107 milliards, plus nourri que ces derniers jours. La veille, il avait gagné 0,23%.
Les autres marchés européens ont également grimpé, comme Francfort qui a pris 2,75% et Londres 1,36%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a pris 4,26%.
Le marché parisien a connu un début de séance poussif avant d'accélérer fortement le rythme en fin de matinée dans la foulée du discours de Mario Draghi.
Dans l'après-midi, il a profité de la hausse de Wall Street, après des indicateurs positifs sur les commandes de biens durables et les nouvelles inscriptions au chômage, malgré le recul des promesses de ventes de logements.
"Le marché monte parce qu'il attend justement que la BCE se manifeste et Draghi fait comprendre qu'il se laisse la possibilité d'agir", indique Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.
"La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez moi, ce sera suffisant", a-t-il déclaré lors d'une conférence d'investisseurs à Londres.
La mission de la Banque centrale européenne est aussi d'intervenir en cas d'envolée des taux d'emprunt de certains pays de la zone euro, a déclaré M. Draghi.
Dans la foulée du discours de Mario Draghi, les taux d'emprunt de l'Espagne se détendaient nettement, sous le seuil des 7% pour la première fois depuis le 19 juillet.
Ces propos laissent entendre que la BCE pourrait reprendre ses rachats d'obligations publiques sur le marché secondaire, au moment où de nombreux analystes estiment qu'un des seuls espoirs pour les marchés à court terme est une intervention de la banque centrale.
Le discours intervient après celui tenu la veille par Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, favorable à l'octroi d'une licence bancaire au futur fonds de secours européen MES.
"Le fait qu'il y ait plusieurs déclarations de responsables de la BCE est important pour le marché", rappelle M. Baradez.
"Reste à passer aux actes", prévient Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities, alors que la BCE tient sa réunion la semaine prochaine, même si une intervention a "l'avantage de pouvoir être faite très vite".
Le discours de la BCE a surtout profité aux valeurs bancaires à l'image de BNP Paribas (+8,57% à 28,84 euros), Crédit Agricole (+8,52% à 3,23 euros) et Société Générale (+8,89% à 16,97 euros), signant les trois plus fortes hausses du CAC 40. Axa a gagné 5,88% à 9,45 euros.
Le marché parisien a dû digérer par ailleurs une série de résultats d'entreprises.
Alcatel-Lucent a signé la plus forte chute du CAC 40 (-6,06% à 0,82 euro), évoluant à un nouveau plus bas historique. Les investisseurs ont sanctionné la perte enregistrée au second trimestre par l'équipementier.
Capgemini a gagné 7,06% à 29,04 euros, le marché saluant les bons résultats et le relèvement des objectifs annuels du groupe.
Les résultats de TF1 (+6,43% à 6,87 euros) et Ipsos (+8,81% à 23,29 euros) ont été accueillis favorablement par les investisseurs.
Casino a pris 8,18% à 67,46 euros après avoir confirmé ses objectifs annuels et annoncé vouloir améliorer la "maîtrise" de ses coûts.
PPR a gagné 4,33% à 113,25 euros après l'annonce de son désengagement de CFAO, spécialiste de la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique et Outre-mer (+0,48% à 38,00 euros).
Enfin, PSA Peugeot Citroën a lâché 2,00% à 5,96 euros après avoir vu sa note abaissée par les trois principales agences de notation Standard & Poor's, Fitch, et Moody's. En revanche, Renault a pris 2,42% à 33,80 euros.