La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a maintenu mercredi le cap de sa politique monétaire, confirmant l'ensemble de son dispositif destiné à soutenir une économie américaine qui croît toujours trop lentement pour elle.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a choisi comme prévu le statu quo, un peu plus d'un mois après avoir décidé d'augmenter la perfusion financière sous laquelle la banque centrale maintient le circuit financier.
Le taux directeur de la Réserve fédérale reste ainsi dans la fourchette de fluctuation de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis bientôt quatre ans, et le FOMC a renouvelé sa promesse de le maintenir à un niveau "exceptionnellement bas" jusque mi-2015 au moins si la situation l'impose.
Le Comité a confirmé également le programme de rachats d'actifs financiers qu'il avait décidé de lancer en septembre. La Fed va ainsi continuer d'acquérir sur les marchés des titres adossés à des créances hypothécaires à un rythme de 40 milliards de dollars par mois.
Elle continuera de la sorte tant que "la perspective du marché du travail ne s'améliore pas nettement", et se garde la possibilité d'intensifier le rythme de ces rachats si nécessaire, indique le FOMC.
La banque centrale indique qu'elle compte aussi continuer comme prévu jusque fin décembre son programme d'augmentation de la maturité moyenne de son portefeuille --c'est-à-dire le temps qui reste à courir jusqu'à l'échéance des actifs financiers en sa possession. Elle maintient aussi ses dispositions pour réinjecter dans le système financier l'argent qui lui est remboursé lorsque les divers titres qu'elle détient arrivent à échéance.
La Fed pourrait intensifier ses mesures en décembre
Toutes ces mesures ont pour but de peser au maximum sur le niveau des taux, du plus court au plus long terme, afin de favoriser l'investissement et la consommation pour soutenir la reprise et accélérer la décrue du chômage.
En vertu de la loi, la Fed est chargée d'assurer le plein emploi et la stabilité des prix, qui correspond selon elle à une inflation de 2% sur un an.
Le FOMC ne voit aucune menace d'emballement de l'inflation. A l'inverse, il craint que, sans le soutien appuyé de la Fed, "la croissance économique ne soit pas assez forte pour permettre une amélioration soutenue de la situation du marché du travail" d'autant plus que la reprise économique américaine, reste selon lui tributaire de l'évolution de la crise européenne.
Le taux de chômage officiel américain est tombé en septembre à 7,8%, son niveau le plus faible depuis janvier 2009. Les chiffres du gouvernement montrent cependant que l'essentiel de la baisse du chômage enregistré depuis le pic de 10% atteint en octobre 2009 découle de la non-comptabilisation de millions de chômeurs, souvent découragés.
Le président de la Fed, Ben Bernanke, avait indiqué le 14 octobre que les Etats-Unis étaient encore bien loin du plein emploi.
Pour Harm Bandholz, économiste de la banque UniCredit, le FOMC a confirmé mercredi "sa forte préférence pour l'assouplissement monétaire".
Plusieurs analystes estiment comme lui que la Fed pourrait décider lors de sa prochaine réunion, en décembre, d'augmenter encore son soutien à l'économie en lançant un nouveau cycle de rachats d'obligations d'Etat américaines à long terme à partir de janvier.