La Bourse de Paris, qui a vécu une semaine difficile après des résultats de sociétés en demi-teinte, restera dominée par les publications d'entreprises mais tentera aussi, grâce à une série d'indicateurs macroéconomiques, de se faire une idée plus précise de l'économie mondiale.
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a perdu 1,98%, pour terminer vendredi à 3.435,09 points. Il s'est octroyé 8,71% depuis le 1er janvier.
Le marché des actions a tangué cette semaine après des résultats d'entreprises de premier plan, qui se sont révélés contrastés, des deux côtés de l'Atlantique.
Focalisée sur les publications de résultats, la Bourse en a presque oublié l'Espagne et la zone euro. Mais c'est un sujet qui reste en toile de fond, fait remarquer Renaud Murail, gérant de portefeuilles chez Barclays.
"L'absence de demande d'aide formelle de Madrid à l'Europe freine toujours le potentiel de hausse du marché en introduisant un élément d'incertitude", a-t-il ajouté.
Le marché attend peu de nouvelles significatives sur le front européen la semaine prochaine, mais aura encore fort à faire avec la poursuite des publications d'entreprises (Total, ExxonMobil, General Motors, ADM, GDF Suez...) et de nombreux indicateurs macroéconomiques.
Pour l'instant, on assiste globalement à une déception concernant les chiffres d'affaires et à la confirmation d'un mois de septembre très difficile pour les sociétés européennes, souligne M. Murail. Les investisseurs notent également "le manque de visibilité des entreprises".
Pour autant tout n'est pas noir. Et certains décèlent un frémissement, surtout aux Etats-Unis dans le secteur immobilier. Les élections présidentielles américaines pèsent toutefois sur la tendance en introduisant un élément d'incertitude, tout comme les risques d'ajustements budgétaires importants (fiscal cliff) qui pourraient se traduire par une baisse notable de l'activité.
En Europe, le stress lié à la crainte d'un éclatement de la zone euro s'éloigne à grands pas et si "la récession est certes inévitable, elle pourrait s'avérer plus modérée que prévu", soulignent les économistes chez Aurel.
Ils notent un regain de confiance "grâce au pare-feu mis en place sur le marché obligataire et aux avancées, même timides, en matière d'union bancaire".
Du coup, les actions ont finalement bien résisté aux mauvaises publications. Chez Bofa-Merrill Lynch, on s'avance même à dire que la résistance des marchés actions annonce peut-être, comme cela a déjà été constaté à maintes reprises dans le passé, des signes d'une amélioration franche de l'activité économique mondiale.
Mais il ne faut pas aller trop vite car dans les salles de marché, le doute domine encore largement. Les indicateurs macroéconomiques soufflent le chaud et le froid, souligne-t-on chez Pictet, où l'on constate que "la Bourse est actuellement dépendante à 80% des décisions politiques et des grands indicateurs macroéconomiques et seulement à 20% des résultats des entreprises".
Le sentiment général est plutôt positif avec une volonté de retour des investisseurs sur le marché actions, les autres placements et notamment les obligations d'Etat, restant peu rentables ou trop risqués.
Les investisseurs auront beaucoup de chiffres à se mettre sous la dent la semaine prochaine et au premier rang d'entre eux la statistique mensuelle sur l'emploi américain vendredi. Seront également publiés des indicateurs avancés en zone euro et l'indice ISM d'activité dans l'industrie américaine pour octobre.
Des indicateurs à propos de la confiance seront également publiés en zone euro et aux Etats-Unis, ainsi que les chiffres de l'activité économique dans la région de Chicago pour octobre et des statistiques dans le secteur immobilier américain.