par Sruthi Shankar et Sinead Carew
PARIS/NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé en légère hausse lundi, à la veille de la réunion de politique monétaire de deux jours de la Réserve fédérale.
Si une nouvelle hausse des taux semble exclue dans un contexte d'inflation discrète et dans l'attente d'une évaluation précise des répercussions économiques des ouragans Harvey et Irma, la comité de politique monétaire de la Fed (Fomc) pourrait annoncer qu'elle va commencer à réduire son bilan, ce qui ouvrirait une nouvelle phase pour les marchés.
Cette perspective a profité aux valeurs financières, qui ont tiré la cote vers le haut et dont l'indice a gagné un peu plus de 1%, le meilleur gain sectoriel de la séance.
L'indice Dow Jones a gagné 63,01 points (0,28%) à 22.331,35 points, son cinquième record de clôture d'affilée. Le S&P-500 a pris 3,64 points, soit 0,15%, à 2.503,87 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 6,17 points (0,10%) à 6.454,64 points.
Après avoir poussé le S&P au-dessus de la barre des 2.500 points la semaine dernière, les investisseurs se sont mis en pause dans l'attente des prochaines déclarations de la présidente de la Fed Janet Yellen.
"L'inflation évolue vers le bas et je pense que Yellen voudra avoir les idées un peu plus claires sur elle dans le mois ou les deux mois qui viennent s'il s'agit pour elle de remonter les taux en décembre en toute certitude", a expliqué Ronald Sanchez (Fiduciary Trust Company International).
Pourtant, la hausse plus forte que prévu des prix de détail en août a quelque peu relancé les perspectives d'une hausse des taux en décembre, avec une probabilité passée à 57%, selon le baromètre FedWatch de CME Group.
Ce retour des investisseurs aux actifs plus risqués, qui a comme corollaire une hausse des rendements obligataires elle-même porteuse d'une hausse du dollar, s'explique aussi par une relative accalmie sur l'un des dossiers géopolitiques brûlants du moment, celui de la Corée du Nord.
Ce dernier devrait néanmoins dominer en partie le grand rendez-vous diplomatique annuel que constitue le débat de l'Assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre mardi à New York.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi dernier, pour la neuvième fois depuis 2006, de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, en réaction au sixième essai nucléaire du régime mené le 3 septembre.
L'attente de la banque centrale a fait monter les rendements des Treasuries, les traders se préparant à un discours peut-être plus volontariste de la Fed après que la Banque d'Angleterre (BoE) eut évoqué la semaine passée une hausse des taux d'intérêt probable "dans les prochains mois".
Les rendements sont en hausse depuis jeudi, jour où a été annoncée une accélération de l'inflation mesurée par les prix de détail.
Cette hausse des rendements porte le billet vert qui a inscrit un pic de plus de sept semaines contre le yen, cette parité étant l'une des plus sensibles aux taux d'intérêt américains actuellement.
L'indice du dollar est en hausse de 0,16% à 92,016.
Aux valeurs, Orbital ATK a bondi de 20,2%, en raison de l'annonce de son acquisition par le groupe d'aéronautique et de défense Northrop Grumman, qui lui progresse de 3,35%.
Le producteur de puces graphiques Nvidia affiche un gain de plus de 4%, ayant bénéficié de relèvements d'objectif de cours en raison de ses avancées en matière d'intelligence artificielle.
L'indice sectoriel high tech s'est retourné à la baisse en cours de séance (-0,03% en clôture), amenant le Nasdaq à réduire sensiblement ses gains, en raison d'un changement du modèle de prix d'Amazon (NASDAQ:AMZN).com (-1,28%) pour ses services internet.
"C'est en concurrence avec Google (NASDAQ:GOOGL) et Microsoft (NASDAQ:MSFT) et ça va peser sur la totalité du secteur tech" en raison d'une concurrence par les prix, a dit Michael O'Rourke (JonesTrading). Microsoft a perdu 0,2% et Alphabet 0,6%.
Les fabricants de jouets Mattel et Hasbro ont laissé 6,2% et 1,7% respectivement car la chaîne de magasins de jouets Toys "R" US, la deuxième aux Etats-Unis derrière Amazon.com, pourrait déposer son bilan avant les fêtes de fin d'année, selon des sources.
Le volume d'affaires a tourné autour de 5,97 milliards de titres échangés, un peu plus que la moyenne de 5,91 milliards des 20 dernières séances.
Sur le marché pétrolier, les cours ont terminé en baisse lundi sur le Nymex, tout au moins ceux du Brent, tandis que le baril de brut léger américain, qui se retrouve tout juste au-dessous des 50 dollars, termine étale.
(Saqib Iqbal Ahmed et Karen Brettell, Wilfrid Exbrayat pour le service français)