La banque d'affaires américaine Goldman Sachs n'a parié ni contre le marché immobilier ni contre ses clients, perdant au contraire 1,2 milliard de dollars dans les titres liés à l'immobilier résidentiel, selon son PDG Lloyd Blankfein.
Selon le texte de l'intervention que M. Blankfein devait prononcer mardi devant une commission parlementaire étudiant les accusations de fraude pesant contre la banque, le PDG de Goldman Sachs soutient fermement la légalité des actions de sa banque.
"Nous sommes fortement en désaccord avec la plainte de la SEC (ndlr: le gendarme de la Bourse), mais je reconnais aussi que beaucoup de gens peuvent mal percevoir une transaction aussi compliquée" que celle critiquée par la SEC, indique M. Blankfein dans ce témoignage.
Pour autant, même si "beaucoup a été dit sur les paris présumés massifs contre le marché immobilier américain que prenait Goldman Sachs", assure-t-il, "durant les deux ans de la crise financière, même si elle est restée globalement bénéficiaire, Goldman Sachs a perdu environ 1,2 milliard de dollars dans ses activités liées au marché de l'immobilier résidentiel".
"Nous n'avons pas parié massivement contre le marché du logement et nous n'avons certainement pas parié contre nos clients", conclut M. Blankfein.
La SEC accuse Goldman Sachs et un de ses employés français, Fabrice Tourre, d'avoir trompé des clients début 2007 en leur vendant certains titres complexes liés à des actifs immobiliers à risque, sans les informer que la banque de Wall Street était payée par un fonds spéculatif pour monter une transaction permettant à ce fonds de parier contre ces mêmes titres.
M. Blankfein, dans ce témoignage, indique aussi que le jour de l'annonce de la plainte de la SEC, le 16 avril, "a été l'un des pires jours de (sa) vie professionnelle".