PARIS (Reuters) - Les ventes de logements neufs en France ont reculé de 15,0% au deuxième trimestre par rapport à la même période l'année dernière, selon les chiffres dévoilés jeudi par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui attend beaucoup du nouveau plan de relance du secteur.
Le gouvernement doit présenter vendredi un nouveau train de mesures pour enrayer la crise du logement et de la construction qui pèse très lourd sur une croissance restée nulle en France sur les six premiers mois de 2014.
Selon la FPI, 23.833 logements neufs ont été vendus au deuxième trimestre, contre 28.035 sur la même période l'an dernier. Sur le premier semestre, la baisse s'établit à 7,3% après un léger sursaut en début d'année.
Les mises en vente de logements neufs s'effondrent avec 26.635 unités contre 29.296 au deuxième trimestre 2013, soit un repli de -19,3% sur la période, et de 15,5% sur les six premiers mois de l'année.
La FPI relève notamment l'absence continue d'investisseurs depuis deux ans. Les ventes en accession à la propriété représentent encore 58% du marché au T2, une tendance observée depuis début 2012, date avant laquelle l'investissement locatif dominait le marché.
Ces chiffres s'ajoutent aux statistiques de juillet des mises en chantier, au plus bas depuis 1998, et à la chute de 20,2% sur un an des permis de construire.
"Nous espérons que les annonces seront à la hauteur de la crise extrêmement grave que nous traversons", a dit lors d'une conférence de presse le président de la FPI, François Payelle.
PRIORITÉ FISCALITÉ
Les nouvelles mesures du gouvernement devraient porter pour l'essentiel sur la fiscalité et la simplification, afin de remplir quatre objectifs : libérer du foncier, faire baisser les coûts de construction, relancer l'investissement et aider davantage de ménages à devenir propriétaires.
De premières annonces ont été faites durant l'été avec la modification du prêt à taux zéro, l'extension du dispositif dit Duflot sur l'investissement locatif ou encore la simplification d'une cinquantaine de normes, pour lesquelles les décrets doivent être pris.
La FPI propose d'autres mesures de simplification, avec la suppression de dispositions techniques de la loi Alur, mais espère surtout un geste fort sur la fiscalité afin d'accroître l'offre de foncier.
Elle suggère de diviser par deux la taxation sur les plus-values pendant trois ans, mesure qui coûterait selon elle 470 millions d'euros à l'Etat sur la période mais pourrait générer à terme, une fois les chantiers lancés, jusqu'à trois milliards de recettes fiscales, en TVA notamment.
Elle propose en outre de porter à 18.000 euros contre 10.000 le plafond d'exonération fiscale pour l'investissement locatif.
Sur l'accession, outre un aménagement du PTZ avec le retour d'un différé d'amortissement, elle prône la mise en place d'un prêt sur 25 ans à taux réduit pour 20.000 logements, qui serait selon elle largement financé grâce aux encours du Livret A et du LDD non utilisés.
La FPI estime que la mise en oeuvre de ses propositions pourrait aboutir à la création de quelque 50.000 emplois.
(Gregory Blachier, édité par Yves Clarisse)