La Commission européenne a été informée dès mercredi des détails du plan d'aide du gouvernement français au secteur automobile et va étudier ses "nombreuses conséquences" pour la concurrence et le commerce, a annoncé jeudi un de ses porte-paroles.
"Nous avons eu des entretiens hier avec une délégation française venue présenter ce plan", a indiqué Alejandro Ulzurrin de Asanza y Munoz.
"La Commission va analyser ce plan dans le détail, car il a des incidences sur les politiques de l'UE, notamment la politique industrielle, la politique sociale, le Marché intérieur, la Concurrence et le Commerce", a-t-il ajouté.
"La Commission apprécie la démarche du gouvernement français qui a décidé d'engager un dialogue constructif. La Commission est ouverte à ce dialogue et il va se poursuivre dans les jours à venir", a conclu le porte-parole.
Le gouvernement français a dévoilé mercredi un plan d'aide au secteur automobile, élaboré sur fond de crise aiguë pour le groupe PSA Peugeot-Citroën qui veut supprimer 8.000 emplois. Il prévoit d'accentuer le soutien financier de l'Etat aux voitures "propres".
Le gouvernement veut notamment faire passer le "bonus écologique" pour les véhicules électriques de 5.000 à 7.000 euros, et de 2.000 à 4.000 euros pour les hybrides.
Pour défendre le "made in France", le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, veut également demander la mise sous surveillance de l'accord de libre échange UE-Corée, accusé d'ouvrir la porte de l'Europe aux voitures coréennes très compétitives.
"A ce stade, aucune demande spécifique n'a été présentée", a indiqué le porte-parole de la Commission.
En France, les emplois directs et indirects liés à l'automobile concernaient 2,36 millions de personnes en 2010 (9% de la population active occupée), dont près de 600.000 directement liés à la production automobile.