Le recul des immatriculations de voitures neuves en France s'est poursuivi en juin quoique à un rythme un peu ralenti, mais le marché automobile français est toujours attendu en retrait de 8 à 10% sur l'année.
La baisse a été limitée à 0,9% en données brutes à 208.225 immatriculations par rapport à juin 2011, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) dans un communiqué.
"C'est un mois qui n'est pas trop mauvais", a souligné le président du CCFA Patrick Blain lors d'une conférence de presse. Mais juin a compté un jour ouvré de plus, a reconnu M. Blain et à jours ouvrables comparables, la baisse atteint 5,6%.
Les constructeurs automobiles français ont réalisé des performances diamétralement opposées: PSA Peugeot Citroën a perdu 9,5%, la marque Peugeot souffrant particulièrement malgré le lancement de la citadine 208.
Renault, à l'inverse, a gagné 9,5%, grâce à sa marque à bas coûts Dacia. Ce bond s'explique aussi par un effet de comparaison car le groupe avait souffert l'an dernier d'un problème de moteur qui avait plombé ses ventes.
La part de marché des groupes français s'élève à 54,6%.
Sur les six premiers mois de l'année, le tableau est plus sombre. Les immatriculations de voitures ont chuté de 14,4% en données brutes et de 13,7% à nombre de jours ouvrables comparables.
Le premier trimestre avait été "catastrophique" avec une dégringolade de 21,7%, a rappelé M. Blain, car il était à comparer avec le premier trimestre 2011 où la prime à la casse avait encore soutenu les ventes.
"Nous continuons à penser que le deuxième semestre compensera l'effet d'optique du premier trimestre", a dit M. Blain. C'est pour cela que le CCFA laisse inchangée sa prévision pour l'ensemble de l'année de "la fourchette de -8 à -10%" de baisse des immatriculations.
"On verra si on est plus près de -10 que de -8, mais à ce stade nous ne voyons pas de raison de changer cette fourchette", a-t-il poursuivi.
Un plan d'action pour la filière auto
Le marché automobile français souffre depuis plusieurs mois de la disparition de la prime à la casse et d'un contexte économique morose.
C'est particulièrement vrai pour les constructeurs nationaux, qui avaient beaucoup profité des dispositifs de prime à la casse et de bonus-malus.
Cette situation a conduit le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à annoncer que "dans un contexte de recul du marché automobile", il proposera "prochainement" au président de la République et au Premier ministre "un plan d'actions pour l'avenir de la filière automobile".
Renault a déjà appelé de ses voeux un geste gouvernemental en faveur de la branche automobile, dont les professionnels du secteur estiment qu'elle génère directement et indirectement un emploi sur dix en France.
"Nous n'avons pas de position", a déclaré pour sa part Patrick Blain, faisant valoir que sur ce sujet, "il y a des positions un peu différentes parmi les constructeurs", ce qui laisse penser que PSA ne serait pas favorable à de telles aides.
Au-delà d'une aide directe pour soutenir les ventes (type prime à la casse), M. Blain a expliqué que d'autres dispositifs pouvaient être utiles, comme le chômage partiel ou le crédit impôt recherche.
Il a aussi appelé la Commission européenne à se pencher sur le problème des surcapacités de production en Europe, à l'heure où certaines usines comme celle de PSA à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) semblent condamnées.
Cette position est défendue par l'association européenne des constructeurs (ACEA) mais elle divise ses membres. Les Allemands "considèrent que ça n'est pas un problème pour la Commission européenne".