Le voyage d'affaires a un peu remonté la pente en Europe en 2011, après la crise qui avait vu les budgets chuter de près de 30%, mais la situation devrait à nouveau être plus difficile en 2012, selon le baromètre American Express voyages d'affaires publié lundi.
Selon cette étude, 34% des entreprises ont augmenté leurs dépenses de voyages, une proportion comparable à 2008, 21% les ont réduites (contre 40% l'an dernier) et 45% ont maintenu ce budget stable.
Mais pour 2012, la tendance est à la grande prudence. Si 26% des entreprises envisagent une hausse de leur budget voyages (contre 34% l'an dernier), 56% en revanche comptent laisser ce poste stable (contre 55% l'an dernier) et 19% le réduire (contre 11% l'an dernier).
"Après deux années marquées par une forte baisse des budgets" voyages des entreprises européennes, ces budgets on crû en moyenne de 2,9% en 2011, ce qui est "un signal optimiste", a déclaré Eric Audoin, Vice-Président et DG d'American Express Voyages d'Affaires en France, en présentant ce baromètre lundi à l'ouverture du salon du voyage d'affaires à Paris (EVP).
Mais "la prudence est de mise pour 2012 (...) à cause de la crise qui touche l'Europe sans précédent depuis quelques mois", "il y a un attentisme: les budgets devraient augmenter en 2012 de 1,5% en moyenne, soit deux fois moins que cette année", a ajouté M. Audoin.
Avec la crise, les entreprises avaient taillé allègrement en 2009 dans leur budget de déplacements, en optant pour des voyages en classes plus économiques, que ce soit dans les avions ou les chambres d'hôtels.
En 2011, le billet au meilleur tarif n'a plus été en tête des priorités des entreprises européennes, même si celles-ci ont continué de faire attention à la note d'avion ou d'hôtel.
"Nous sommes revenus à des comportements moins opportunistes. En 2009, le levier numéro un des entreprises (pour maîtriser leur budget voyages) était le meilleur tarif. Aujourd'hui ce levier n'arrive plus qu'en 6e position" dans les priorités, a dit M. Audoin.
Les dépenses de voyages restent néanmoins très surveillées, mais différemment selon la taille des entreprises: celles dotée d'un budget de voyages inférieur à 20 millions d'euros par an se concentrent sur la maîtrise des coûts d'avion, tandis que les grands comptes scrutent surtout la note d'hôtel.
64% des entreprises en 2011 ont justifié leurs déplacements par la conquête de nouveaux marchés.
Le baromètre relève des disparités régionales: les budgets de voyages ont nettement plus augmenté en 2011 en Allemagne et dans le Bénélux qu'en France.
De fait, c'est dans le nord de l'Europe (Scandinavie, Allemagne et Grande-Bretagne) que les entreprises voient le plus le voyage d'affaires comme un investissement, souligne le baromètre.
Pour la première fois en 2011, les entreprises d'Europe ont aussi mis en tête de leurs priorités la maîtrise du poste "événementiel" (séminaires, réunions internes..).
Et pour contrôler leurs coûts, elles misent de plus en plus sur l'usage des technologies mobiles (visioconférence, etc), selon le baromètre Amex.
Le baromètre a été réalisé par téléphone auprès des personnes en charge des budgets voyages allant de 400.000 euros à plus de 50 millions d'euros entre le 12 et le 30 septembre au sein de 249 entreprises européennes basées dans 11 pays.