L'envolée des prix du carburant a pesé lourd en 2010 sur le portefeuille des automobilistes en France, une tendance qui devrait se poursuivre cette année.
La hausse du budget moyen d'un conducteur touche aussi bien les véhicules essence que diesel, selon l'étude annuelle réalisée par l'Automobile Club de France présentée jeudi.
Le conducteur/trice de la voiture type roulant à l'essence, une Clio 3, a déboursé 5.744 euros, soit 2,4% de plus qu'en 2009, bien qu'il ait un peu moins roulé, 9.076 km au lieu de 9.163 km.
A kilométrage constant, la hausse aurait même été de 3,4%.
Le possesseur de la voiture diesel de référence, une Peugeot 308 HDI, a vu son budget annuel progresser de 1,6% à 7.466 euros
"La tendance générale est une fois de plus à une augmentation sensible du budget de l'automobile", a constaté le président de l'Automobile Club, Didier Bollecker, lors d'une conférence de presse à Paris. Cette hausse est continue depuis la mise en place de cette étude en 1987, exception faite d'une année, a-t-il précisé.
Pour cette année, "l'augmentation sera certainement plus importante" à cause de l'envolée des prix à la pompe. En 2010 déjà, le prix d'un litre de super a bondi de 11,3% à 1,35 euro et celui du gazole de 15% à 1,15 euro.
Autre poste de dépense en constante augmentation, l'entretien du véhicule. Depuis que l'Automobile Club réalise son étude, la progression du poste entretien a toujours été supérieure à l'inflation. L'entretien de la Clio essence a ainsi progressé l'an dernier de 2,8% à 715 euros en moyenne et celui de la Peugeot 308 HDI de 2,7% à 1.418 euros.
L'Automobile Club s'étonne aussi de la hausse du coût des assurances alors que le nombre d'accidents sur les routes est en diminution.
Pour tenter de réduire les dépenses liées à son véhicule, "l'automobiliste va être de plus en plus malin, mais pas toujours à bon escient", constate M. Bollecker. Il va être tenté de se fournir en pièces de rechange sur internet ou d'occasion, d'acheter des pneus à moindre coût ou encore d'utiliser le réseau secondaire pour éviter les péages d'autoroutes mais où le risque d'accidents est plus élevé, a-t-il cité à titre d'exemple.
Mais cette stratégie n'est pas forcément payante. Un pneu moins cher doit être changé plus souvent et son coût se révèle à l'usage plus élevé, a rappelé M. Bollecker.
L'Automobile Club s'interroge aussi sur l'économie réelle réalisée par les acheteurs de véhicules à bas coûts, de type Logan, dont la cote à la revente risque d'être moindre que celle d'une petite voiture plus chère à l'achat.
"On peut craindre que l'automobiliste fasse de mauvais choix techniques ou financiers", s'inquiète M. Bollecker.
La principale association française d'automobilistes, avec plus de 650.000 adhérents, inclut dans son étude les principaux postes d'usage (carburant, réparations, assurance, garage, péages) ainsi que le coût d'achat de la voiture neuve, moins le prix de vente d'une voiture d'occasion équivalente, réparti sur quatre ans, et la durée du prêt contracté pour financer l'achat.
L'Automobile Club établit aussi un classement du budget pour un véhicule essence en fonction des régions. C'est en Provence Côte d'Azur qu'il est le plus élevé (5.992 euros) et en Lorraine le plus bas (5.300 euros). En Ile-de-France, il s'élève à 5.792 euros.