Le fondateur du fabricant canadien du smartphone BlackBerry, Mike Lazaridis, a annoncé jeudi qu'il envisageait de faire une contre-offre sur le groupe en difficulté, convoité par le fonds canadien Fairfax.
Selon des documents déposés auprès des autorités boursières américaines, M. Lazaridis, qui détenait avant cette annonce 5,7% des actions de BlackBerry, a conclu un accord avec un autre co-fondateur du groupe, le Canadien Douglas Fregin, afin d'examiner une possible offre conjointe pour acheter les actions qu'ils ne possèdent pas. Ensemble, les deux investisseurs possèdent 8% du groupe BlackBerry.
Mike Lazaridis et Douglas Fregin pourraient présenter une offre de rachat pour le groupe, "seuls ou avec d'autres investisseurs intéressés", selon les documents remis à la Security and Exchange Commission (SEC).
Ils ont aussi retenu les services des banques conseils Goldman Sachs et Certerview Partners.
Après cette annonce d'une offre potentielle, l'action BlackBerry a clôturé en hausse de 1,11% à 8,20 dollars sur le Nasdaq.
BlackBerry avait annoncé en août la mise en place d'un comité ayant pour but de choisir entre sa vente ou d'autres options pour l'entreprise.
Le fonds d'investissement canadien Fairfax Financial, déjà propriétaire de 10% du capital du fabricant de smartphones, a proposé le 23 septembre de reprendre la totalité du groupe avec une offre de 9 dollars par action, soit une valorisation de 4,7 milliards de dollars.
Dans leurs documents, MM. Lazaridis et Fregin précisent qu'ils sont convenus "de travailler exclusivement l'un avec l'autre concernant l’acquisition potentielle de tous ou d'une partie des actifs" de BlackBerry, semblant ainsi exclure un rapprochement avec Fairfax.
La proposition de Fairfax, qui court jusqu'au 4 novembre, a été accueillie fraîchement par le marché car l'obtention du financement de l'opération en est la condition, sans que Fairfax soit soumis à l'obligation de faire une offre en bonne et due forme.
MM. Lazaridis et Fregin n'ayant pas déposé d'offre formelle, la question du financement n'est pas évoquée dans leur document.
L'ancienne icône de la technologie et des télécoms, qui a essuyé une perte de 965 millions de dollars au deuxième trimestre de son exercice, a prévu le licenciement de 4.500 personnes, soit 40% de ses effectifs.
Mike Lazaridis et un autre co-fondateur, Jim Basillie, avaient démissionné en janvier 2012 de leur poste de co-présidents du groupe.