La Bourse de Paris est parvenue à rebondir mardi malgré le repli des valeurs bancaires, prenant 1,50%, sur des espoirs de nouvelles mesures de soutien de la banque centrale américaine (Fed) et d'avancées sur le dossier grec.
Le CAC 40 a gagné 44,05 points à 2.984,05 points, dans un volume d'échanges de 2,693 milliards d'euros. La veille, il avait perdu 3,00%.
Le marché parisien, qui avait anticipé la dégradation de la note de l'Italie par Standard and Poor's, a beaucoup tangué en cours de séance, avec quelques incursions dans le rouge, mais a suivi en fin de journée la tendance imposée par Wall Street qui était en nette progression.
Cette hésitation fait dire à Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities que "la hausse est relativement fébrile, après une baisse qui a peut-être été un peu excessive la veille".
Les marchés misaient sur la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui se conclut demain, à l'issue de laquelle elle pourrait augmenter encore un peu plus son soutien à l'économie américaine.
"Etant donné la faiblesse des indicateurs économiques, il est presque certain que la Fed va faire quelque chose, mais il est difficile de savoir exactement quoi", relèvent les économistes de Capital Economics.
Le marché a pu être rassuré également par la décision de l'agence de notation Fitch de réaffirmer la note "AAA", la meilleure possible, de la dette de l'Allemagne, avec une perspective stable.
Les investisseurs attendaient également d'en savoir plus sur les tractations pour éviter une faillite de la Grèce, alors qu'une nouvelle téléconférence est programmée mardi soir entre le ministre grec des Finances et les représentants des créanciers internationaux du pays (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).
"Il y a eu des commentaires ce matin sur la discussion entre la Grèce et la troïka laissant entendre que ça semblait mieux se passer", indique M. Marçais.
Du dénouement de ces tractations dépend le versement en octobre de la sixième tranche de 8 milliards d'euros du prêt consenti l'an dernier au pays par la zone euro et le FMI.
Ces espoirs ont compensé les craintes qui ont saisi le marché après la publication du rapport du FMI, qui a abaissé ses prévisions de croissance dans le monde et a fait part de son inquiétude quant à l'évolution de l'économie aux Etats-Unis et en Europe.
L'organisation a mis également en garde contre le risque de déstabilisation du système financier mondial si la crise de la dette continue à s'étendre à des pays importants de la zone euro.
Les valeurs bancaires ont été les premières affectées par les hésitations du marché, à l'image de BNP Paribas (-6,51% à 24,92 euros), Crédit Agricole (-2,11% à 4,78 euros) et Société Générale (-3,08% à 17,15 euros).
"Les craintes sur la santé des banques et leur exposition à la zone euro sont toujours là", selon M. Marçais.
En outre, le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, a déclaré mardi qu'une nouvelle recapitalisation des banques européennes sera "peut-être nécessaire" en raison de l'aggravation de la crise de la dette.
Par ailleurs, d'après le Financial Times, l'allemand Siemens, s'inquiétant de la solvabilité d'une grande banque de l'Hexagone, a retiré plus de 500 millions d'euros en liquide détenus auprès de cette société et transféré cette somme à la Banque centrale européenne. Siemens a qualifié de "spéculation" ces informations.
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que le groupe allemand avait bien retiré une somme d'argent de la Société Générale pour la placer auprès de la BCE. Mais, a-t-elle ajouté, cette décision, qui remonte à début juillet, n'est pas liée à une crainte sur la solvabilité des banques françaises.