Le Premier ministre conservateur britannique David Cameron a promis mercredi que les bonus des banquiers du pays seraient "abaissés" cette année, après avoir été accusé par l'opposition travailliste de renier ses engagements.
M. Cameron, qui se serait résolu selon la presse britannique à laisser les banquiers empocher les primes de leur choix, a été vivement pris à partie à l'occasion de la séance hebdomadaire de questions au Premier ministre à la Chambre des Communes.
Le leader travailliste Ed Miliband l'a accusé d'être devenu "le meilleur défenseur des banques" alors qu'il avait promis de mettre fin aux "bonus inacceptables des banquiers".
M. Miliband lui a aussi demandé où en était sa promesse électorale de limiter à 2.000 livres (2.400 euros) les bonus dans les banques sauvées par l'Etat pendant la crise financière de 2008.
"Ce que nous voulons, c'est que les banques payent plus de taxes et c'est ce qui arrivera. Nous voulons que les banques prêtent plus, et c'est ce qui arrivera, et nous voulons que les bonus soient abaissés, et c'est ce qui arrivera", a répondu M. Cameron. Il ne s'est toutefois engagé sur aucun chiffre.
La polémique sur les bonus a rebondi après que la presse eut annoncé que le directeur général de Royal Bank of Scotland (RBS), Stephen Hester, allait recevoir à lui seul une prime de 2,5 millions de livres (trois millions d'euros). Or, RBS est détenue à plus de 80% par l'Etat après avoir reçu des dizaines de milliards de livres d'argent public pour éviter le naufrage.
Lloyds Banking Group (LBG) est l'autre grande banque britannique à avoir bénéficié de l'aide de l'Etat, qui détient environ 40% de son capital.
La BBC a affirmé mercredi sur son site internet que le directeur général de LBG, Eric Daniels, était sur le point de recevoir un bonus de deux millions de livres, une information propre à attiser la polémique.
Considéré comme un des banquiers les plus riches du monde grâce aux primes qu'il a obtenues dans le passé, le patron de Barclays, Bob Diamond, avait refusé mardi de prendre tout engagement sur son prochain bonus au cours d'une audition houleuse par des députés.
M. Diamond a réaffirmé que le maintien de ces bonus était indissociable de l'activité bancaire. "Il y a eu un temps pour le remords et les excuses de la part des banques, mais ce temps est révolu", a-t-il en outre assuré.