La Bourse de New York, portée à ses plus hauts niveaux depuis novembre par des résultats de sociétés encourageants, va désormais évaluer la vigueur de l'imminente reprise économique à l'aune de nombreux indicateurs, notamment les statistiques mensuelles de l'emploi.
Certains y voient un essoufflement, d'autres un signe de résistance: l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones, est monté sur la semaine écoulée --troisième semaine de progression d'affilée -- d'un petit 0,86% à 9.171,61 points.
Il finit le mois sur un bond de 8,6% et à son plus haut niveau de clôture depuis le 4 novembre, jour de l'élection du président Barack Obama.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 0,64% à 1.978,50 points, après avoir fait une incursion jeudi au-delà du seuil des 2.000 points pour la première fois depuis début octobre. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 0,84% à 987,47 points.
Pour Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, "le mouvement du marché est clairement tourné vers la hausse". "L'état d'esprit de l'investisseur, c'est: +on va avoir un redémarrage ou une sortie de récession et il faut se positionner pour ça+".
Les investisseurs ont continué de réagir à un tir nourri de résultats trimestriels de sociétés, dont la majorité a continué de dépasser les attentes des analystes.
Le chimiste Dow Chemical a fourni un exemple parlant: même dans le rouge, sa perte est ressortie moins lourde qu'anticipé, et il a laissé espérer une stabilisation prochaine de ses marchés.
"On ne peut pas forcément dire que les sociétés ont fait des prévisions phénoménales, mais elles ont indiqué pour la plupart qu'elles avaient vu le plus gros de la crise", observe Gregori Volokhine.
D'où l'apparition de vagues d'achats très claires cette semaine à chaque mouvement de repli.
"Même les résultats négatifs ne sont pas parvenus à faire dérailler le marché, c'est un bon signe", souligne de son côté Marc Pado de Cantor Fitzgerald.
La place new-yorkaise a ainsi résisté aux déceptions apportés par la chute des profits des puissants groupes pétroliers ExxonMobil et Chevron.
Le flot des résultats va commencer à se tarir, et seules trois sociétés entrant dans la composition du Dow Jones seront concernées la semaine prochaine: le groupe d'alimentation Kraft Foods lundi, le fabricant de produits de grande consommation Procter & Gamble et le constructeur de routeurs Cisco mercredi.
Vendredi, les chiffres du produit intérieur brut du deuxième trimestre (-1,0% en rythme annuel) ont montré que la contraction de l'activité se modérait.
La semaine prochaine s'annonce sensible, dominée par les chiffres mensuels de l'emploi vendredi, précédés deux jours plus tôt par l'étude du cabinet ADP sur l'emploi privé.
La Maison Blanche a prévenu qu'il fallait s'attendre à la suppression de centaines de milliers de postes.
Selon M. Pado, le marché va s'intéresser particulièrement à l'activité industrielle, soucieux de voir si la production s'accélère en préparation des achats de la rentrée et des fêtes de fin d'année.
Lundi sera publié l'indice d'activité industrielle pour juillet, mercredi les chiffres des commandes industrielles en juin.
Le marché obligataire est remonté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse de son prix, a reculé à 3,501% contre 3,670% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,311% contre 4,555% une semaine plus tôt.