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Le pays de l'or noir se tourne vers le nucléaire et l'énergie renouvelable

Publié le 25/01/2011 10:25

Même si ses réserves sont loin de s'épuiser, l'Arabie saoudite est décidée à se tourner vers les énergies nucléaire et renouvelables face à une demande intérieure croissante qui risque d'hypothéquer ses exportations d'or noir.

"Nous avons commencé à prendre les mesures nécessaires pour utiliser plusieurs sources d'énergie, en particulier le solaire et le nucléaire", a déclaré le ministre du Pétrole du premier pays exportateur de brut, Ali al-Nouaïmi, lors d'une conférence économique lundi à Ryad.

Les réserves de l'Arabie, les deuxièmes du monde après le Venezuela, sont estimées à 264 milliards de barils, selon M. Nouaïmi. Il avait affirmé en novembre que son pays pourrait continuer à exporter du pétrole pendant les 80 prochaines années, au niveau actuel de production.

Mais le royaume commence à anticiper une demande intérieure croissante en énergie, qui devrait s'élever d'ici moins de vingt ans à 8 millions de barils par jour, soit l'équivalent de la production actuelle du pays.

"La demande en électricité était de 40 gigawatts en 2010 et devrait atteindre 120 gigawatts en 2032", explique Hachem Yamani, directeur de la cité du roi Abdallah pour les énergies nucléaires et renouvelables.

Dans le même temps, souligne-t-il, "la demande locale en pétrole, qui est d'environ 3,2 millions de barils par jour actuellement, doit s'élever à 8 mbj en 2028".

"Cela va limiter à terme la capacité d'exportation du royaume", ajoute-t-il. "C'est pourquoi nous sommes déterminés à nous transformer d'un pays dépendant uniquement du pétrole à un pays disposant de différentes sources d'énergie, nucléaire et renouvelables".

"Ainsi, nous pourrons économiser les quantités de pétrole" et les garder pour l'exportation, ajoute M. Yamani, qui prévoit que le royaume pourra produire de l'énergie renouvelable --solaire et éoliennes-- d'ici huit à dix ans et nucléaire vers 2020.

Son organisme est déjà en consultations avec "tous ceux qui disposent de la technologie dans ce domaine: Coréens, Britanniques, Américains, Japonais et Français", notamment le groupe Areva.

L'Arabie saoudite est d'ailleurs en discussion avec la Russie et la France sur des accords de coopération dans le domaine du nucléaire civil, après avoir conclu un accord similaire avec les Etats-Unis.

La présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, qui participait au forum de Ryad, a souligné que l'Arabie constituait "un marché important".

Mme Lauvergeon devait signer au cours de sa visite un accord avec le groupe Saudi Bin Laden sur la coopération dans le domaine de l'énergie solaire et nucléaire.

"Nous sommes très attentifs aux développements énergétiques en Arabie saoudite, où il y a une volonté d'aller vers le nucléaire", a-t-elle déclaré.

"La division entre les énergies fossiles et renouvelables est finie, tout comme l'idée qu'il y aura une énergie plus importante que les autres. Le monde a besoin de toutes les solutions d'énergie", a-t-elle souligné.

Elle a indiqué aux journalistes qu'Areva développait, avec l'aide du géant pétrolier saoudien Aramco, un projet pilote sur l'énergie solaire thermique à la nouvelle Université du roi Abdallah pour les sciences et la technologie.

Outre l'établissement de centrales thermiques, Areva propose également, a-t-elle dit, de "booster des centrales existantes qui fonctionnent au fioul ou au charbon par un système mixte" déjà en cours d'expérimentation par le groupe en Australie.

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