Les Bourses européennes ont ouvert en baisse mercredi, la prudence dominant sur les marchés après la dégradation par Standard & Poor's des notes de grandes banques américaines et entre deux réunions de responsables européens.
Paris a ainsi démarré sur un recul de 1,14%, Francfort de 1%, Londres de 0,90%, Madrid de 1,2% et Milan de 1,2%.
"Après le bon départ auquel nous avons assisté cette semaine (...), le fait que les vendeurs soient de retour (mercredi, ndlr) ne constitue pas une surprise", a estimé Terry Pratt, analyste chez IG Markets.
La Bourse de Tokyo a achevé pour sa part la séance de mercredi en recul de 0,51%, les investisseurs empochant des profits et se montrant également prudents. Wall Street avait fini, elle, sans direction mardi, suspendue à l'issue de la réunion des ministres des Finances européen à Bruxelles. Le Dow Jones a pris 0,28% mais le Nasdaq a cédé 0,47%.
Mardi, les ministres des Finances de la zone euro ont finalement décidé de se tourner davantage vers le Fonds monétaire international (FMI) pour l'aider à enrayer la crise de la dette.
Les ministres européens ont reconnu que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) n'aurait pas les capacités d'action espérées, même s'il pourra garantir le remboursement à hauteur de 20 à 30% pour les investisseurs qui accepteront de prêter de l'argent à des pays en difficulté.
La force de frappe du FESF n'atteindra "probablement pas" le montant de 1.000 milliards d'euros initialement prévu fin octobre, a indiqué Jean-Claude Juncker, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro.
C'est la raison pour laquelle, les Européens espèrent une contribution du FMI, tout en encourageant la Banque centrale européenne (BCE), indépendante, à aider indirectement les pays fragiles de la zone euro.
Mercredi, à 09H00, c'est au tour des ministres des Finances de l'ensemble de l'UE de se réunir pour faire notamment le point sur les progrès de la gouvernance économique dans l'Union européenne.
Pour Terry Pratt, "les progrès réalisés à Bruxelles sur le FESF" ont été compensés aux yeux du marché par la dégradation de la note de nombreuses banques aux Etats-Unis.
L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la note de Bank of America, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, Citigroup et Wells Fargo, à l'occasion d'une réévaluation des notations des 37 plus grandes banques du monde destinée à tenir compte de nouveaux critères de notation.
La plupart des notes des banques européennes et notamment françaises étaient inchangées.
Hors zone euro, l'agence de notation Fitch a estimé de son côté que le Royaume-Uni a actuellement épuisé ses marges de manoeuvre pour faire face à de nouvelles difficultés économiques tout en maintenant sa note "AAA".
L'euro était en légère hausse face au dollar mercredi, soutenu par l'espoir de voir l'Europe se doter de nouvelles armes contre la crise de la dette avec l'aide du FMI, après la réunion de l'eurogroupe.