Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a annoncé mardi l'implantation d'une imprimerie, Délipapier, à Chatellerault (Vienne), dont les 210 emplois seront réservés en priorité à d'ex-salariés de l'équipementier automobile New Fabris, en liquidation judiciaire.
Par ailleurs, dans la même interview au Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre déclare avoir "bien plus d'espoir" qu'il y a quinze jours sur une éventuelle réindustrialisation du site de l'équipementier automobile américain Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne).
Sur New Fabris, le ministre déclare que l'imprimerie "va créer 210 emplois, réservés en priorité aux anciens de New Fabris qui ont accepté le contrat de transition professionnelle".
Cet été, l'usine New Fabris (366 salariés) de Chatellerault, mis en liquidation judiciaire le 16 juin, avait occupé le devant de la scène sociale. Les ouvriers, qui réclamaient une prime de départ de 30.000 euros chacun, avaient menacé durant quelques jours de faire sauter leur usine, avant d'obtenir finalement à la fin juillet 12.000 euros net.
Selon M. Estrosi, qui devait se rendre sur le site mardi, "l'Etat met sur la table plus de 500.000 euros pour ce projet et s'investit, à travers Pôle Emploi, afin que les anciens salariés de l'équipementier automobile bénéficient d'une formation accélérée à leur nouveau métier".
D'autre part, poursuit le ministre, "des entreprises comme Fenwick ou Valeo, qui ont supprimé des emplois dans la région, ont versé à l'Etat 1,5 million d'euros pour revitaliser le territoire. Cette enveloppe va permettre d'attirer de nouvelles entreprises. L'objectif est la création d'au moins 400 nouveaux emplois".
Victime de la crise de l'industrie automobile, New Fabris avait été racheté par le groupe italien Zen début 2008, après une première mise en liquidation avec poursuite d'activité. L'entreprise, qui travaillait à 90% pour Renault et Peugeot, a reçu le coup de grâce lorsque les deux constructeurs ont considérablement réduit leurs commandes à l'automne 2008.
Interrogé sur les discussions entre la direction de Molex et une société qui pourrait réindustrialiser le site qu'elle a prévu de fermer en octobre, le ministre indique "il y a quinze jours, pour être honnête, j'y croyais peu. Maintenant, j'ai bien plus d'espoir".
"En tous cas, les syndicats ont été exemplaires" ajoute-t-il. "Ils ne se sont pas battus pour une prime, mais pour le maintien de l'emploi et de leur outil de travail". Il précise que l'industriel qui discute avec Molex est un "grand groupe international", sans donner son identité.