La Commission européenne a invité jeudi les Etats membres du Fonds monétaire international (FMI) à renflouer les caisses de l'institution, dans un appel du pied aux Etats-Unis et aux économies émergentes en vue d'une réunion cruciale du G20 en février.
Le renflouement du FMI "doit avoir une dimension mondiale", a estimé Amadeu Altafaj, le porte-parole de la Commission en charge des Affaires économiques, alors que les pays de la zone euro se sont déjà engagés à lui verser quelque 150 milliards d'euros, afin de montrer l'exemple.
"Nous apprécierions une contribution des pays du G20, en particulier des Etats membres du FMI les plus puissants", a-t-il ajouté, soulignant qu'"aucune région n'est épargnée par les possibles évolutions de la crise" de la dette.
Le FMI a demandé mercredi à disposer d'au moins 500 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise, qui mine la zone euro depuis plus de deux ans, et à ses retombées sur l'économie mondiale.
Ces ressources supplémentaires seront demandées aux Etats membres du FMI, mais les Etats-Unis ont déjà adressé une fin de non-recevoir.
"Nous avons dit à nos partenaires internationaux que nous n'avions aucune intention de demander des ressources supplémentaires pour le FMI", a indiqué à l'AFP une porte-parole du Trésor américain, Kara Alaimo.
"Le FMI ne peut se substituer à un pare-feu robuste au sein de la zone euro", a-t-elle estimé, alors qu'un débat s'est ouvert sur l'opportunité de renflouer le Fonds de secours de l'Union monétaire, hypothèse qu'excluent Paris et Berlin.
Dans ce contexte, les efforts du FMI devraient se concentrer sur les pays émergents, notamment la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie.
Parmi les rares pays à s'être manifestés depuis l'appel du FMI mercredi, le Japon s'est montré disposé à lui prêter davantage, à condition que le Vieux continent fasse lui-même des efforts, selon des médias jeudi.
A l'inverse, la République tchèque a fait part de ses réticences et le Premier ministre tchèque Petr Necas souhaite négocier une diminution de la quote-part éventuelle de Prague au renflouement du FMI, selon une agence locale.
Souhaitant inciter le reste du monde à renflouer le FMI, la zone euro avait promis mi-décembre d'apporter plus de 150 milliards d'euros afin que l'institution puisse à son tour aider la zone euro, face à la crise de la dette.
Plusieurs pays de l'Union européenne non membres de la zone euro (République tchèque, Danemark, Pologne et Suède) s'étaient engagés à apporter leur contribution, sans donner de chiffres. Le Royaume-Uni avait lui refusé d'apporter son aide, exigeant que les fonds apportés servent à aider des Etats et non à sauver l'euro, zone dont il ne fait pas partie.
La question du renflouement du FMI sera abordée lors de la réunion des ministres des Finances du G20 à Mexico les 25 et 26 février.