Paul Champsaur, à qui le gouvernement a confié une mission sur la fixation du prix auquel EDF devra céder une partie de son électricité nucléaire à ses concurrents, devrait proposer un prix allant de 37,5 à 38,8 euros par mégawattheure (MWh), rapporte le quotidien Les Echos mardi.
"Son verdict n'est pas définitivement arrêté. Mais, selon nos informations, la conclusion de Paul Champsaur devrait être proche de l'analyse des services de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui estimaient l'année dernière le juste prix (...) entre 37,5 et 38,8 euros" par MWh, rapportent Les Echos.
Ce prix évoqué par Les Echos est largement inférieur à celui que réclame EDF, dont le PDG Henri Proglio estime que vendre à moins de 42 euros/MWh revient à du "pillage". En revanche, il est supérieur au prix demandé par GDF Suez, dont le patron Gérard Mestrallet milite pour 35 euros/MWh.
Le gouvernement, à qui reviendra la décision finale, a confié à l'ancien président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) Paul Champsaur, épaulé de l'inspecteur des Finances Bruno Durieux et de l'économiste Jacques Percebois, une mission sur la fixation de ce prix.
Son rapport est attendu d'ici au mois de mars.
Censée entrer en application au 1er juillet, la loi sur la Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome) va contraindre EDF à vendre jusqu'à un quart de la production de ses centrales nucléaires à ses rivaux : GDF Suez, Eon, Poweo, Direct Energie, etc.
Le prix auquel cette électricité sera vendue reste cependant inconnu. Sa fixation a été renvoyée à un arrêté ministériel, qui devrait intervenir dans les mois à venir.
La loi précise seulement que ce prix doit refléter les "conditions économiques de production" des centrales nucléaires et qu'il devra être "en cohérence" avec un tarif spécifique aux entreprises, le Tartam (Tarif Réglementé Transitoire d’Ajustement au Marché).