Les prix des logements anciens en France devraient progresser de 3% à 6% en 2011, après une hausse moyenne l'an passé de 1,5% pour l'ensemble du territoire et un record de 15,7% à Paris, selon le bilan annuel publié jeudi par la Fédération nationale des agents immobiliers (Fnaim).
"La baisse des prix des logements anciens observée en 2008 et 2009 a cédé la place à de nouvelles pressions à la hausse", résume la Fnaim. "Alors qu'ils avaient baissé de 3,1% en 2008 et de 4,9% en 2009, les prix des logements ont en moyenne progressé de 1,5% en 2010", indique-t-elle.
"Par rapport à leur point bas observé au premier trimestre 2009, ils ont même enregistré une hausse de 5,3% à fin 2010 (2.469 euros/m2 en moyenne France entière au 4e trimestre 2010)", selon ses données.
"Le marché a été soutenu par des conditions de crédit exceptionnelles, ce qui a eu pour effet de resolvabiliser la clientèle", a commenté le président de la Fnaim René Pallincourt lors d'une conférence de presse.
L'augmentation a été "plus vive" sur le marché des appartements (+7,6% entre le 1er trimestre 2009 et le 4e trimestre 2010) que sur celui des maisons, dont les prix se sont appréciés de 3% sur la même période.
La Fnaim confirme le "niveau record" atteint à Paris, avec une hausse de 15,7% en 2010 et un prix moyen de 7.645 euros/m2 atteint au dernier trimestre. Depuis 2006, la hausse à Paris a été de 32%.
La fédération a calculé qu'un ménage gagnant 7.000 euros par mois ne pouvait s'offrir que 49 m2 dans la capitale, s'il emprunte à 3,9% sur 20 ans, sans apport personnel.
A Paris, la Fédération constate toutefois la "fin de la dynamique de hausse forte", a indiqué Gilles Ricour de Bourgie, qui préside la chambre régionale.
Depuis deux à trois mois, les agences vendent "au prix du mandat, mais pas au-dessus", même si la durée des mandats reste très courte dans la capitale, soit moins d'un mois. Les "produits difficiles à vendre, mal placés ou avec des gros défauts, se négocient", a-t-il également illustré.
Les chiffres de la fédération reflètent une tendance déjà constatée par l'ensemble des acteurs du secteur immobilier. Ils sont légèrement en retrait par rapport à ceux publiés mardi par le réseau Century 21, qui a évalué la hausse des prix en 2010 à 8,7% pour la France entière et 18,46% à Paris.
Concernant 2011, la Fnaim indique que "malheureusement, l'ensemble des fondamentaux qui soutiennent l'économie ne sont pas au vert" et qu'"aucune raison ne justifie (...) aujourd'hui une nouvelle baisse" des prix en France.
Au contraire, en fonction de la hausse des taux, les prix devraient progresser entre 3% et 6% selon elle.
Le nouveau prêt à taux zéro, réservé aux primo-accédants mais sans condition de ressource, devrait également contribuer à soutenir le marché.
Dans ces conditions, et si le marché de la revente se fluidifie, "l'activité du marché de l'ancien pourrait retrouver son niveau (...) de 2007 pour atteindre la barre des 800.000 opérations", résume la Fnaim.