Le groupe Lagardère, qui vient d'achever un recentrage sur les médias avec son désengagement d'EADS a connu au premier trimestre une activité particulièrement soutenue dans la production TV et l'édition qui lui permet de confirmer son objectif de rentabilité pour 2013.
Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe a amélioré de 3% son chiffre d'affaires à 1,62 milliard d'euros, et affiche des progressions de l'ordre de 6% à 8% dans trois des quatres branches d'activités: Publishing (édition), Active (médias), Unlimited (sport).
Cette publication est "meilleure qu'attendu", souligne dans une note Jean-Baptiste Sergeant, analyste chez Gilbert Dupont, qui anticipait un recul de 0,3% de la croissance organique à périmètre et changes comparables.
La "forte dynamique" de l'activité se traduit par de bonnes performances dans l'édition en France (+40%) --avec les deux derniers tomes de la trilogie "Fifty Shades"-- mais aussi aux Etats-Unis (+15%) avec un catalogue de nouveautés soutenu par les sorties de films adaptés de romans édités par Lagardère. Publishing affiche ainsi une progression de 6,6% avec 419 millions de revenus.
Lagardère Active, généralement plus inégale, a suivi la même tendance positive, avec une croissance de 6,9% tirée essentiellement par le "boom" de la production TV (+82%) qui a largement compensé l'érosion de la diffusion de magazines (-8,4%) et la contaction inexorable du marché publicitaire (-7,7%).
Active a également été dopée par ses deux récentes acquisitions dans l'internet, LeGuide.com et BilletReduc.com, dont les chiffres d'affaires augmentent respectivement de 19% et 27%.
Chères à Arnaud Lagardère, les activités sportives, regroupées sous le label Unlimited, semblent amorcer le redressement souvent promis par le gérant du groupe, avec une croissance de 8,3% et 110 millions d'euros de revenus.
Seule branche à l'activité très contrastée en ce début d'année, Lagardère Services -- premier contributeur au chiffre d'affaires global avec 876 millions de revenus -- a dû se contenter d'une petite stabilité (-0,1%). La forte croissance (+7,4%) du Travel Retail (distribution dans les aéroports) n'a effectivement pas suffi à éclipser une nouvelle érosion de la distribution de produits imprimés (-9,4%) dont le groupe cherche à se désengager.
Maintien de l'objectif
Encouragé par ce début d'année globalement bon, Lagardère annonce qu'il maintient son objectif annuel de résultat opérationnel courant pour ses activités Médias (Résop Média).
Il s'en tient donc à l'hypothèse de croissance "comprise entre 0 et 5%" de cet indicateur scruté par le marché, à condition que la baisse des recettes publicitaires chez Lagardère Active reste contenue dans une fourchette de 5% à 7%.
Enfin, Lagardère met une nouvelle fois en avant une situation financière solide qui lui permet d'espérer pour cette année "une amélioration significative" des ratios dette nette/capitaux propres et dette nette/EBITDA, grâce à une réduction de son endettement liée à la cession de actions EADS.
Dix ans après la disparition de son fondateur Jean-Luc Lagardère, le groupe a effectivement vendu le mois dernier pour 1,18 milliard d'euros ses 7,4% de parts dans le géant européen de l'aéronautique, dans le cadre d'un recentrage sur les médias.
"Pour une fois le groupe a plutôt bonne mine!" sur la quasi totalité des activités qu'il entend garder, a commenté un second analyste parisien auprès de l'AFP mardi. A la nuance près que cela ne veut pas nécessairement dire, selon lui, qu'il faille "extrapoler ces résultats sur l'ensemble de l'exercice".
Le groupe lui-même, relève cet analyste, souligne que ces jolies performances peuvent aussi être "liées à des effets calendaires favorables", notamment dans l'édition, le Sport et même la production TV.
L'hypothèse prudente de résop Média dans le nouveau coeur de métier de Lagardère n'a d'ailleurs pas particulièrement enthousiasmé le marché mardi. A la Bourse de Paris, le titre était en légère baisse (-0,27%) à 27,59 euros dans un marché en repli de 0,52% peu avant 13H00 (11H00 GMT).