Soulagée par les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed), la Bourse de Paris a franchi cette semaine la barre des 3.900 points, une première depuis six mois, et pourrait continuer sur sa lancée, soutenue par des résultats d'entreprises globalement satisfaisants.
Au cours de la semaine écoulée, l'indice parisien a gagné 2,17% et a terminé vendredi à 3.916,73 points.
Après un début de semaine attentiste, symbolisé par des volumes d'échanges anémiques et des indicateurs négligés, les investisseurs ont retrouvé de l'entrain grâce aux mesures de la Fed.
Comme le prévoyaient les marchés, cette dernière a annoncé mercredi qu'elle allait acheter des obligations d'Etat pour un montant de 600 milliards de dollars pendant huit mois pour soutenir l'économie.
"Les montants injectés par la Fed ont rassuré les marchés: s'ils avaient été moins importants les investisseurs auraient considéré que le soutien n'était pas suffisant; plus importants cela aurait signifié que l'on était dans une situation plus grave que prévu", détaille Arnauld de Champvallier de Turgot AM.
Pour beaucoup d'analystes ce rebond marque le début d'un cercle vertueux et donc d'une hausse de l'indice, qui pourrait effacer la semaine prochaine ses pertes de l'année avec en ligne de mire ensuite le seuil psychologique des 4.000 points.
Alors que fin mai, le CAC 40 perdait près de 15% depuis le 1er janvier, il abandonnait vendredi "seulement" 0,64%.
"Les marchés actions seront indirectement bénéficiaires de la politique de la Fed, qui a créé une incitation forte à revenir sur les classes d'actifs dits +risqués+, actions en tête", indique Romain Boscher, directeur des gestions chez Groupama Asset Management. Ces marchés étaient quelque peu délaissés au profit du marché obligataire.
La tendance à la hausse pourrait être durable "d'autant plus que les résultats d'entreprises sont bons", ajoute-t-il.
Le marché, obnubilé par les indicateurs macroéconomiques, a pour l'instant quasiment négligé les publications de sociétés pour le troisième trimestre. Les analystes saluent pourtant des marges revenues à de très bons niveaux et des chiffres d'affaires, reflet de la demande, en nette amélioration.
"Maintenant qu'il est libéré, le marché pourrait valider à contre-temps de très bons résultats d'entreprises", confirme Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse. Le niveau attractif des actions qui se situent à un point historiquement bas devrait également inciter les investisseurs à revenir plus massivement sur le marché, ajoute M. de Champvallier.
L'approche du sommet des pays développés et émergents du G20, qui se tiendra jeudi et vendredi à Séoul, pourrait toutefois amener les investisseurs à lever de nouveau le pied.
Mais "si le G20 est un non-événement, comme attendu, on aura alors passé avec succès tous les grands rendez-vous prévus et donc fait sauter l'ensemble des freins à la hausse", estime M. Pichard.
Certains analystes sont toutefois un peu moins optimistes: ils considèrent en effet que la politique de la Fed pourrait créer un risque de dérapage du marché des changes, qui pourrait avoir par ricochet des répercussions sur le celui des matières premières. Des tensions qui pourraient détourner les investisseurs des marchés plus risqués, comme celui des actions.
"Ce serait le grain de sable qui pourrait mettre à mal cette belle dynamique qui vient de s'enclencher", explique M. Boscher.
Mais pour voir le marché s'envoler et retrouver ses niveaux d'avant la crise, les analystes estiment qu'il