Le groupe EADS a annoncé mardi des résultats en hausse au deuxième trimestre, malgré une nouvelle charge sur les retards de l'avion de transport militaire A400M, et reste prudent pour l'avenir en raison de ce programme et de coûts supplémentaires prévus au second semestre.
Le groupe européen, maison mère d'Airbus, a publié un bénéfice en hausse de 76% à 208 millions d'euros au deuxième trimestre.
Le résultat d'exploitation a progressé de 69% à 656 millions d'euros. Sur l'ensemble du semestre, il est en revanche en baisse de 23% à 888 millions, sous l'effet négatif des taux de changes et d'une charge négative de 191 millions au total liée aux retards de l'avion de transport militaire A400M.
La charge est de 120 millions au premier trimestre et de 71 au deuxième, pour cet avion dont le premier vol est attendu à la fin de l'année. EADS a déjà dû prendre pour près de 2,3 milliards d'euros de provisions à cause de l'A400M.
"Des charges substantielles pourraient être comptabilisées au compte de résultat au cours des prochaines périodes selon l’état d’avancement du programme et l'issue des négociations", prévient EADS dans un communiqué.
Les sept ministres de la Défense des pays partenaires de l'A400M (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg) ont signé vendredi dernier un accord permettant la poursuite du programme, malgré les trois années de retard minimum qu'il a accumulées. Ces pays doivent désormais négocier jusqu'à la fin de l'année avec EADS.
Le résultat d'exploitation avant exceptionnels "devrait être positif au deuxième semestre 2009 tout en s’inscrivant à un niveau inférieur à celui du premier semestre", selon le groupe. Il subira l'effet négatif de l’augmentation des charges de recherche et développement et une "détérioration significative des taux de couverture de change".
Les coûts du très gros porteur A380, dont Airbus prévoit de livrer 14 exemplaires cette année, "sont toujours supérieurs aux attentes", prévient aussi sa maison mère.
Le chiffre d'affaires des six premiers mois a progressé de 2% à 20,1 milliards, porté par d'importantes livraisons d'Airbus, avec 254 appareils réceptionnés par les compagnies aériennes.
En revanche, les prises de commandes ont fortement reculé de 66% à 17,1 milliards, avec une baisse des commandes d'avions commerciaux (Airbus) et d'hélicoptères.
EADS reste prudent sur l'évolution de la crise qui affecte le transport aérien. "Le carnet de commandes est fragilisé par la détérioration du contexte macroéconomique et celle des indicateurs de trafic (aérien), même si cette tendance négative a été récemment enrayée ou même légèrement inversée", juge-t-il.
L'objectif pour Airbus reste toujours d'enregistrer 300 commandes brutes d'avions cette année, même si cela constitue toujours un "défi".