La ministre de l'Economie Christine Lagarde a affirmé mercredi devant l'Assemblée nationale que la hausse des tarifs de l'électricité en France devait être basée sur la hausse des coûts de production et d'acheminement de l'électricité.
"Il faudra examiner des augmentations de tarifs en étant très attentifs à leur volume, à leur champ d'application, et en particulier en étant attentifs aux ménages et aux entreprises qui souffrent aujourd'hui de la crise", a déclaré Mme Lagarde lors de la séance de questions au gouvernement.
"Les tarifs ne seront augmentés qu'à concurrence de l'augmentation des coûts nécessaires pour produire notre électricité en France", a-t-elle toutefois ajouté, alors que le patron d'EDF réclame une hausse des tarifs de 20% sur 3 ans.
La ministre a précisé qu'"aucune décision" n'avait été prise par le gouvernement pour le moment.
"Quelle que soit la stratégie de développement d'EDF et notamment sa stratégie internationale, les hausses tarifaires françaises concernant l'électricité consommée par les Français seront basées sur les coûts supportés au titre de l'électricité en France", a-t-elle ajouté.
Lundi, le conseiller spécial de l'Elysée Henri Guaino avait déclaré qu'il serait "anormal" que les Français payent "des erreurs d'investissement" d'EDF à l'étranger.
EDF a racheté en septembre l'opérateur nucléaire British Energy (BE), pour 13,5 milliards d'euros, la plus grosse acquisition de son histoire.
Le PDG d'EDF Pierre Gadonneix a à nouveau défendu mercredi devant des députés sa demande d'augmentation des tarifs, en estimant qu'elle était nécessaire pour financer les investissements du groupe.
"Il faut savoir que pour prolonger la durée de vie d'une centrale nucléaire de dix à vingt ans, cela coûte 400 millions d'euros par centrale et qu'il y a 58 centrales en France", a-t-il affirmé, lors d'une audition à huis-clos devant la commission des affaires sociales.