par Matthias Galante
MANDELIEU-LA-NAPOULE, Alpes-Maritimes (Reuters) - Nicolas Sarkozy a prononcé vendredi soir à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) un discours marqué à droite, fidèle en cela à la tonalité générale de sa campagne pour la primaire de novembre, durant lequel il a estimé que la France ne pouvait pas accepter des coutumes contraires à son "mode de vie".
Dans un département où son parti, les Républicains, est bien implanté et où le Front national réalise traditionnellement de bons scores, l'ex-président a longuement abordé les sujets relatifs à l'identité et à l'immigration.
Il s'est à nouveau défini, lors de cette réunion publique, comme candidat à la primaire de la droite et du centre, "pas à la primaire de la droite, du centre et de la gauche", et s'est efforcé d'en offrir des illustrations.
"Si on veut tant porter un burkini sur les plages, il y a des pays où c'est possible, pourquoi venir en France ?", a-t-il lancé devant plus de 2.000 personnes, pour la plupart acquises à sa cause.
"Si certains sont attachés à l'inégalité entre les hommes et femmes, il y a des pays où les femmes n'ont pas le droit de conduire", a ajouté le candidat à l'investiture présidentielle.
"Nous ne voulons pas sur notre territoire de gens qui nous trouvent impurs, que de serrer la main d'une femme c'est céder à la tentation. Nous ne les obligerons pas à rester."
Dans une région marquée par une forte pression migratoire à la frontière italienne, l'ancien chef de l'Etat a également déploré une "pagaille régnant matin, midi et soir", reprenant là une figure habituelle de ses discours.
"NOUS NE POUVONS PAS ÊTRE SUBMERGÉS"
Nicolas Sarkozy a pris pour exemple les trains de nuit entre Milan et la France où, selon lui, des réfugiés se cachent avec l'aide de passeurs.
"Un million de migrants vont venir de l'Italie (...). L'impuissance de la France est patente. Le nombre des expulsions a baissé de 20% sur les six premiers mois de l'année alors que leur nombre augmente", a-t-il affirmé, avant de dénoncer les accords européens régissant la circulation au sein de l'Union.
"Tant qu'un Schengen 2 ne sera pas adopté, je suspendrai le regroupement familial", a-t-il affirmé.
Le prédécesseur de François Hollande souhaite également que les étrangers appelés à rester en France "perpétuent leurs habitudes dans la discrétion" avant d'être "assimilés" et non "intégrés", un "thème très important de l'alternance" selon lui.
Nicolas Sarkozy, qui s'est prononcé contre la répartition des migrants venus de Calais (Pas-de-Calais) sur l'ensemble du territoire français, a en revanche balayé l'argument d'une France qui se refermerait sur elle-même.
"Nous devons prendre notre part de solidarité", a-t-il dit. "Mais nous ne pouvons pas être submergés car ça conduirait à un affrontement entre communautés."
Entré officiellement en campagne le mois dernier, Nicolas Sarkozy fait désormais jeu égal au premier tour avec le favori, Alain Juppé, mais accuse encore quatre points de retard au second, selon un sondage Harris Interactive paru jeudi.
La primaire de droite est prévue les 20 et 27 novembre.
(Edité par Simon Carraud)