L'analyse des boîtes noires de l'avion militaire A400M qui s'est écrasé le 9 mai en Espagne et fait quatre morts confirme "un sérieux problème dans l'assemblage final", a déclaré un haut responsable d'Airbus (PARIS:AIR) au journal allemand Handelsblatt à paraître vendredi.
"Les boîtes noires le confirment. Il n'y pas de défaut structurel, mais nous avons un sérieux problème de qualité dans l'assemblage final", affirme Marwan Lahoud, directeur de la stratégie du groupe aéronautique européen, après avoir eu connaissance pour la première fois mercredi des analyses des boîtes noires de l'appareil.
Le programme de contrôle des moteurs aurait été mal installé lors de l'assemblage final, ce qui aurait conduit à une panne de moteurs et au crash, écrit le Handelsblatt dans son communiqué avant publication.
"Nous avons pris connaissance pour la première fois hier (mercredi) des résultats, ils confirment nos analyses internes", a précisé M. Lahoud au quotidien des affaires allemand.
Le 19 mai, Airbus avait déjà ordonné à ses clients une inspection de leurs A400M en leur adressant une note d'alerte pour leur demander de contrôler le système de gestion électronique des moteurs.
Cette note demandait "aux exploitants d'effectuer des contrôles spécifiques et réguliers de l'ECU (l'unité de contrôle électronique, ndlr) sur chaque moteur de l'avion avant le vol et d'effectuer des contrôles supplémentaires après un éventuel remplacement de moteur ou de l'ECU".
Mais dans son communiqué Airbus n'avait pas établi de lien entre ce problème potentiel et l'accident.
L'avion qui s'est écrasé effectuait un vol d'essai avant sa livraison à la Turquie, qui était prévue en juillet. Suite à cet accident, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Turquie et la Malaisie avaient suspendu les vols des appareils en service.
L'enquête est menée par les autorités militaires espagnoles, précisément par la Commission d'enquête technique des accidents des aéronefs militaires (CITAAM), qui devra présenter ses conclusions au juge d'instruction saisi du dossier.
Le crash de cet A400M a constitué un nouveau coup dur pour ce programme qui a accumulé retards et surcoûts.
Au total, 174 A400M ont été commandés par huit pays : Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg, Turquie et Malaisie. Douze seulement sont en service à ce jour.