Des centaines de commerçants chinois ont manifesté lundi à Madrid pour réclamer l'autorisation de vendre de la bière et du vin, qu'ils jugent essentielle à leur survie, une première mobilisation publique de ce genre en Espagne.
Environ 200 manifestants se sont rassemblés devant les portes de la mairie, transportant un carton plein de demandes signées pour obtenir une "deuxième licence" leur permettant de vendre de l'alcool.
Brandissant un drapeau chinois et un drapeau espagnol, ainsi que des banderoles fixées sur des tiges de bambous où l'on pouvait lire "Je paye mes impôts, je veux une deuxième licence" et "Aidez-nous à nous intégrer", les manifestants ont expliqué que les autorités locales leur refusent ces licences, pourtant "essentielles" à leur survie économique.
"Nos commerces en souffrent énormément. Je veux les mêmes droits que les Espagnols", a expliqué Pedro Zhang, président de l'association des épiceries chinoises en Espagne.
Selon lui, les responsables municipaux refusent systématiquement d'attribuer les licences aux épiciers chinois, ces derniers s'exposant à des amendes allant de 30.000 à 600.000 euros s'ils vendent de l'alcool sans cette autorisation.
"Pourquoi laissent-il d'autres supérettes et épiciers ouverts toute la nuit vendre (de l'alcool) et pas nous?", s'interroge-t-il.
"Sans cette autorisation, nous ne pouvons pas fonctionner", a indiqué à l'AFP Juan-Carlos Zheng, un autre des organisateurs de la manifestation, avant d'entrer à la mairie pour présenter leurs demandes signées.
Les commerçants chinois possèdent de nombreuses épiceries dans la capitale et ses alentours mais sont d'ordinaire très discrets.