La Bourse de Paris a enregistré jeudi sa troisième séance de hausse d'affilée (+0,75%), bénéficiant d'un regain de confiance en zone euro grâce au succès d'émissions obligataires et aux avancées sur la probable augmentation du fonds de soutien.
L'indice CAC 40 a gagné 29,76 points à 3.974,83 points dans un volume d'échanges nourri de 4,864 milliards d'euros. L'indice vedette renoue ainsi avec un niveau plus vu en clôture depuis avril 2010.
Sur les autres places en Europe, Francfort a grignoté 0,09% tandis que Londres a reculé de 0,44%. L'Eurostoxx 50 a de son côté bondi de 1,27%.
Le marché parisien a "confirmé une envie du marché d'aller tester de nouveaux plus hauts", alors qu'il se rapproche à grands pas des 4.000 points, a indiqué Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital.
Une nouvelle fois, la progression de la Bourse s'est accompagnée d'un fort intérêt pour les valeurs bancaires qui ont bénéficié des avancées sur l'augmentation du fonds de soutien européen.
Cette hypothèse, évoquée en début de semaine sur fond de craintes pour le Portugal, se heurtait à l'opposition de Paris et de Berlin, mais les lignes ont sensiblement évolué jeudi.
Lors de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), le président de l'institution Jean-Claude Trichet a réclamé l'amélioration de l'efficacité du fonds de stabilité européen, "tant sur le plan quantitatif que qualitatif".
De son côté, le ministre allemand des Finances a concédé un peu plus tard que la capacité de prêt du fonds européen pourrait devoir être renforcée, au moyen d'une augmentation de garanties ou d'une plus forte dotation en capital.
Ces propos surviennent alors que l'Espagne et l'Italie ont passé ce jeudi un important test: elles ont réussi à emprunter sur le marché de la dette, preuve de l'attrait qu'elles suscitent toujours pour les investisseurs.
Cet ensemble de nouvelles a relégué au second plan les indicateurs macroéconomiques américains qui sont ressortis mitigés. Sur le front de l'emploi, les demandes hebdomadaires d'allocation chomage ont déçu, en ressortant plus élevées que prévu.
Le secteur financier a été une nouvelle fois à l'honneur, avec Axa qui a terminé en tête du CAC 40 (+4,61% à 14,30 euros) suivi par Société Générale (+4,48% à 45,21 euros) et Natixis (+3,13% à 3,88 euros).
BNP Paribas a gagné 2,84% à 51,69 euros et Crédit Agricole 2,16% à 10,40 euros tandis que hors CAC 40, CNP Assurances a bondi de 7,44% à 15,15 euros.
Malmené en 2010, Alstom, qui va signer un important contrat de près de 950 millions d'euros en Estonie, a progressé de 2,53% à 38,90 euros.
"Est-ce le début d'une rotation sectorielle? Il est trop tôt pour le dire, mais cela reste à surveiller", a commenté le gérant de B*Capital, rappelant que d'autres secteurs, porteurs en 2010, étaient à la peine depuis le début de l'année comme le luxe et son représentant LVMH (-1,82% à 118,85 euros jeudi).
Le secteur des matières premières a souffert: ArcelorMittal a reculé de 1,87% à 27,26 euros affecté par les mauvais résultats du géant sud-coréen Posco.
Vallourec a enregistré la plus forte baisse du CAC 40 (-2,76% à 82,47 euros), sur des rumeurs d'avertissement sur résultat de l'italien Tenaris, selon une source de marché.
Accor a reculé de 1,94% à 35,10 euros après avoir cédé sa participation dans le Groupe Lucien Barrière (GLB) pour 268 millions d'euros, à un prix décevant, "légèrement inférieur à la fourchette jusqu’alors connue", note une analyste du CM-CIC Securities. Mais "cette opération permet ainsi au groupe Accor d’achever son recentrage sur son coeur de métier".