Le président américain Barack Obama s'est montré vendredi prudemment optimiste quant à la direction prise par l'économie américaine après la publication des derniers chiffres du PIB, mais a dit s'attendre à de mauvais chiffres pour l'emploi la semaine prochaine.
"Je suis prudemment optimiste quant à la direction prise par notre économie, mais nous avons encore beaucoup à faire", a-t-il averti dans une déclaration à la Maison Blanche.
Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé pour le quatrième trimestre consécutif, baissant de 1,0% en rythme annuel au deuxième trimestre, soit moins que ne le craignaient les économistes, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce.
C'est la première fois que l'économie américaine connaît une telle série de quatre trimestres de contraction depuis que sont établis ces chiffres, soit depuis 1947.
Cette première estimation du PIB, qui doit encore être révisée deux fois, est cependant meilleure que le chiffre sur lequel tablaient les analystes. Ils anticipaient une baisse de 1,5% par rapport au trimestre précédent.
Elle marque aussi un net ralentissement de la chute de l'activité, qui avait baissé de 5,4% au quatrième trimestre 2008, et de 6,4% au premier trimestre 2009 (chiffre révisé, le plus fort recul depuis le deuxième trimestre 1982).
Les chiffres du PIB sont le "signe important que l'économie va dans la bonne direction", a dit Barack Obama.
Ils révèlent que "l'économie s'est bien mieux comportée que nous ne nous y attendions au cours des derniers mois", a-t-il ajouté.
Ce "progrès peut être directement attribué" aux mesures qu'a prises l'administration, a-t-il dit. Ces mesures ont "contribué à freiner la récession", a-t-il affirmé.
Mais, quand seront publiés les nouveaux chiffres du chômage la semaine prochaine, "il montreront probablement que nous continuons à perdre beaucoup trop d'emplois", a-t-il déclaré.
L'économie américaine traverse depuis fin 2007 la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale. Au deuxième trimestre, l'activité était en chute de 3,9% par rapport à l'année précédente, un record depuis 1947.
Mais la majorité des économistes, et les autorités américaines, estiment que lors du second semestre les Etats-Unis reviendront à la croissance, même si elle doit être modeste dans un premier temps.
Au deuxième trimestre, le point faible de l'activité a été une nouvelle fois l'investissement privé, en baisse de 20,4% en rythme annuel (après une chute de 50,5% déjà au premier trimestre). Cette composante du PIB a contribué négativement à la croissance à hauteur de 2,64 points.
L'investissement le plus touché est l'immobilier résidentiel (-29,3%, après -38,2% au premier trimestre), qui a retiré 0,88 point de croissance. L'évolution des stocks a aussi pesé, retirant 0,83 point de croissance.
Les dépenses de consommation, premier moteur de l'activité économique, ont reculé (-1,2%), alors qu'elles progressaient au premier trimestre (+0,6%). Elles ont enlevé 0,88 point de croissance.
Les Américains, qui ont nettement freiné leurs dépenses face à la montée du chômage et privilégient désormais leur désendettement, ont acheté moins de biens (-1,2%) et particulièrement moins de biens non durables (-7,1%). Leurs achats de services sont restés quasi stables (+0,1%).
Leur taux d'épargne, à 5,2%, est ainsi au plus haut depuis le troisième trimestre 1998.
L'évolution de la balance du commerce extérieur a contribué positivement au PIB (+1,38 point), le déficit des Etats-Unis s'étant réduit parallèlement à la baisse de la consommation et des prix du pétrole.