Le groupe automobile italien Fiat a franchi une première étape en augmentant lundi de 20 à 25% sa part dans son partenaire américain Chrysler au sein duquel il envisage de grimper à 51% du capital cette année.
Fiat détenait 20% de Chrysler depuis sa sortie du dépôt de bilan en juin 2009 et l'accord signé à l'époque avec l'administration américaine prévoyait une augmentation progressive de sa participation jusqu'à 35% par paliers de 5%.
Le groupe italien dispose par ailleurs du contrôle opérationnel de Chrysler, le directeur général de Fiat, Sergio Marchionne, ayant pris les commandes du groupe américain.
Le franchissement du premier palier était conditionné à l'autorisation pour Chrysler de produire dans son usine américaine de Dundee le moteur FIRE (Fully Integrated Robotized Engine) conçu par Fiat.
Chrysler ayant reçu les autorisations nécessaires, la "part de Fiat a automatiquement augmenté" à 25% "comme prévu par l'accord", a indiqué Fiat dans un communiqué.
Ce moteur FIRE sera utilisé pour les Fiat 500 produites pour le marché américain par Chrysler et dont la commercialisation "commencera très prochainement".
Après cette annonce, Fiat bondissait de 2,15% à 7,605 euros à la Bourse de Milan, vers 15H30 GMT, dans un marché en baisse de 1,95%.
Selon les termes de l'accord de 2009, Fiat pourra monter à 30% de Chrysler lorsque ce dernier aura atteint un certain niveau de ventes hors de la zone Alena (Etats-Unis, Canada, Mexique) grâce au réseau commercial de Fiat.
Il pourra ensuite grimper à 35% lorsque Chrysler produira aux Etats-Unis une voiture basée sur une plateforme Fiat pouvant rouler au moins 40 milles avec un gallon de carburant.
En échange, Fiat n'a pas déboursé un sou mais a apporté à Chrysler sa technologie afin qu'il puisse produire les petites voitures économes en carburant dont il a besoin pour se relancer.
Actuellement, le reste du capital de Chrysler est détenu à 63,5% par le fonds de pension géré par le syndicat UAW tandis que le Trésor américain dispose d'une part de 9,2% et l'Etat canadien de 2,3%, précise Fiat.
Selon l'accord, lorsque Fiat détiendra 35%, le fonds de l'UAW aura une part de 55% et les Etats américain et canadien de 8 et 2%.
Fiat dispose ensuite d'une option pour monter à 51% du capital de Chrysler à partir de 2013, moyennant une certaine somme cette fois, lorsque les prêts accordés par l'Etat américain auront été remboursés.
Mais le directeur général de Fiat et de Chrysler, Sergio Marchionne, a annoncé lundi dernier qu'il envisageait d'accélérer le calendrier en exerçant cette option avant l'introduction en Bourse de Chrysler, prévue au second semestre de cette année, ce qui lui permettrait, selon les analystes, de payer cette part moins cher qu'après la cotation.
Il avait en revanche assuré que Fiat n'avait pas pour projet actuellement de fusionner avec Chrysler.
Fiat est devenu un "pur" groupe automobile depuis la scission début janvier de ses activités non automobiles, ce qui va lui permettre de se concentrer sur Chrysler et pourrait faciliter d'autres éventuelles alliances.
Ensemble, Fiat et Chrysler comptent devenir l'un des plus grands constructeurs mondiaux capable de produire 6 millions de véhicules par an en 2014 contre moins de 4 millions actuellement.