Darty, en passe d'être racheté par la Fnac, a confirmé en 2015/2016 son redressement, enclenché lors de l'exercice précédent, enregistrant des ventes et un résultat opérationnel courant en hausse, même si son bénéfice net a chuté, pénalisé par des éléments exceptionnels.
De mai 2015 à fin avril 2016, le distributeur de produits électroménagers et techniques a enregistré un bénéfice net de 3,7 millions d'euros, contre 13,8 millions un an plus tôt. Ce recul de 73,1% est en grande partie imputable à des éléments exceptionnels, liés au rachat par la Fnac et à des restructurations au Pays-Bas, qui ont pesé à hauteur de 36,5 millions sur la performance de l'exercice.
Néanmoins, en continuant d'enregistrer des bénéfices, le groupe confirme son redressement. Il avait renoué avec les profits en 2014/2015 après quatre années de pertes.
Côté ventes et résultat opérationnel, les voyants sont également au vert. Le chiffre d'affaires progresse de 4,1% (+3,9% à surfaces comparables), atteignant 3,65 milliards d'euros, tandis que le résultat opérationnel courant bondit de 24%, à 93,1 millions d'euros.
La France, principal marché du groupe, réalise des ventes en hausse de 4,9% (+6,1% à périmètre comparable), à 2,95 milliards d'euros, avec un ROC qui grimpe de 39%, à 97 millions d'euros.
Cette progression a notamment été portée par des "ventes fortes" de produits blancs (réfrigérateurs, climatiseurs...) durant l'été et par le boom des ventes de téléviseurs dans le sillage du passage à la TNT HD.
Les ventes en ligne ont également cru de 13%, représentant désormais 17% du chiffre d'affaires total, alors que le succès du "clic & collect" (+66%, à 29% des ventes en ligne) et des ouvertures dominicales (croissance à deux chiffres) se confirme.
Darty a également divisé par deux son endettement, pour atteindre 108,8 millions d'euros de dette nette à la fin de l'exercice, tout en multipliant par trois son cash flow net, à 115,7 millions d'euros.
- Le rachat par la Fnac finalisé cet été -
Parmi les points encore négatifs, l'activité à l'international reste plus difficile. Si la zone Belgique-Pays-Bas affiche un chiffre d'affaires en hausse de 1% en publié, celui-ci recule de 3,8% à surfaces comparables, avec un ROC en repli marqué en raison des pertes enregistrées aux Pays-Bas.
La marge brute du groupe s'inscrit également un recul de 50 points de base dans un contexte de marché particulièrement concurrentiel.
Le président du conseil d'administration de Darty, Alan Parker s'est félicité des "résultats solides" du groupe "qui montrent clairement l'aboutissement de notre plan stratégique +Nouvelle Confiance+ lancé en 2012".
Ce programme a permis à Darty de sortir des marchés en pertes comme l'Italie ou l'Espagne, pour se concentrer sur ses marchés principaux, dont la France avec entre autres le lancement d'initiatives autour du multicanal (clic & collect, ou retrait en magasin de produits achetés sur internet), du développement du réseau de magasins autour de la franchise ou de la mise en place de robots d'assistance dans certains magasins.
Ces "initiatives de croissance", auxquelles se sont ajoutés plus récemment les développements de l'offre autour de la cuisine ou la literie, "ont toutes bien évolué avec des résultats en forte amélioration", a souligné le directeur général du groupe Régis Schultz.
Au total, sur les trois dernières années, Darty a ainsi amélioré de 10% son chiffre d'affaires et de 160 points de base sa part de marché, désormais à 15,2%, tout en réduisant ses coûts, fait valoir le groupe.
Ce retour à des performances positives ont contribué à motiver les volontés de rachat de la Fnac et de Conforama. Au terme d'une bataille de surenchères, c'est finalement le groupe d'Alexandre Bompard qui a emporté la mise, valorisant Darty à 1,16 milliard d'euros.
L'offre de rachat doit être déclarée comme inconditionnelle d'ici au 5 août "avec accord au plus tard dans les 14 jours suivant", indique Darty. La décision de l'Autorité de la concurrence française qui pourrait demander des cessions de magasins, est elle attendue en juillet.