Les ventes d'avions en Amérique du Nord vont atteindre 700 milliards de dollars sur les vingt prochaines années, a estimé Boeing dans un communiqué jeudi, le constructeur aéronautique espérant profiter du renouvellement de la flotte des compagnies aériennes.
Le groupe d'aéronautique et de défense américain s'attend à ce que les compagnies d'Amérique du Nord reçoivent livraison de 7.200 appareils d'ici à 2029.
"Le marché d'Amérique du Nord est un marché vaste et à maturité, et nous nous attendons à ce que le trafic passager dans la région progresse à un taux modeste de 3,4%" par an, a commenté Randy Tinseth, vice-président du marketing de la branche commerciale de Boeing, qui présentait ces prévisions jeudi à Montreal.
Les ventes seront largement motivées "par la nécessité de remplacer les flottes d'avions monocouloirs et régionaux plus vieux et plus consommateurs de combustibles que les avions de nouvelle génération, plus économes en énergie", a estimé le constructeur.
En tenant compte de ces renouvellements d'appareils, la flotte d'Amérique du Nord devrait croître de 6.590 appareils aujourd'hui à quelque 9.000 avions d'ici à 2029.
Boeing prévoit que près des trois quarts de toutes les nouvelles livraisons seront des avions monocouloirs. D'après le groupe, "les modes de vie à haute vitesse au Canada et aux Etats-Unis nécessitent des transports entre les côtes Est et Ouest et intra-régionaux fréquents, rapides et fiables".
Boeing table sur une croissance de la part des monocouloirs dans la flotte nord-américaine de 56% aujourd'hui à 71% en 2029.
Le constructeur prévoit une demande de 1.180 avions de ses modèles à deux couloirs de tailles petite et moyenne, le 737 et le 787 Dreamliner, sur les vingt prochaines années. Ces avions vont voir leur part augmenter pour atteindre 19% de la flotte en Amérique du Nord d'ici à 2029.
Boeing mise beaucoup sur le potentiel de son nouveau 787 dit le Dreamliner, dont la première livraison est prévue vers mars. Fabriqué avec un taux record de matériaux composites, ce long-courrier de moyenne capacité promet 20% de consommation de carburant de moins que les appareils similaires du marché.
Les très gros porteurs (de la taille du 747 et plus) ne recevront d'après Boeing "pas une demande significative" en Amérique du Nord, avec seulement 40 unités en vingt ans.
Avec le très gros porteur A380, le concurrent de Boeing, l'européen Airbus, avait d'abord fait le pari inverse avant de lui aussi recentrer sa stratégie sur l'A350 XB, un long-courrier moins gros que l'A380 et lui aussi fabriqué avec une proportion élevée de matériaux composites.