BERLIN (Reuters) - Le climat des affaires s'est à peine détérioré en octobre en Allemagne, ce qui semble témoigner de la capacité de résistance de la première économie européenne face au ralentissement de l'activité en Chine et au scandale Volkswagen (DE:VOWG), montre l'enquête mensuelle publiée lundi par l'institut Ifo.
L'indice Ifo, calculé à partir d'un échantillon de 7.000 entreprises, s'est tassé à 108,2 en octobre contre 108,5 en septembre.
Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à un recul plus prononcé, à 107,8.
"L'économie allemande fait preuve d'une résistance remarquable si l'on considère les multiples défis auxquels elle est confrontée cet automne", a commenté le patron de l'institut Ifo, Hans-Werner Sinn, dans un communiqué.
"En effet, le scandale Volkswagen n'a eu aucun impact sur le secteur automobile allemand. L'indice du climat des affaires dans le secteur automobile a même continué à monter ce mois-ci", a-t-il ajouté.
Klaus Wohlrabe, économiste de l'Ifo, a déclaré à Reuters que les entreprises du secteur avaient même révisé à la hausse leurs prévisions de production.
L'économie allemande a envoyé des signaux contrastés ces derniers mois, avec notamment un recul des commandes à l'industrie, de la production industrielle et des exportations en août.
L'enquête mensuelle de l'institut ZEW publiée le 13 octobre avait en outre signalé une dégradation du moral des investisseurs allemands en octobre.
L'étude de l'institut Ifo incite néanmoins à nuancer les inquiétudes apparues à la lumière de ces différents indicateurs.
Si le sous-indice sur les conditions actuelles d'activité est tombé à un plus bas de sept mois, à 112,6, les entreprises interrogées semblent manifester un certain optimisme quant à leurs perspectives. Le sous-indice sur les anticipations à six mois a ainsi atteint un pic de sept mois à 103,8.
"Il faut se garder de surinterpréter le moindre indicateur de confiance mais la lecture des résultats de l'enquête Ifo aujourd'hui donne à penser que les entrepreneurs allemands considèrent le scandale Volkswagen comme un phénomène isolé et qu'ils écartent aussi le risque lié à un possible ralentissement de la Chine et des marchés émergents", a dit Carsten Brzeski, chez ING (AS:ING).
Pour Klaus Wohlrabe, ni l'afflux de centaines de milliers de réfugiés en Allemagne, ni les politiques monétaires accommodantes de la Banque centrale européenne (BCE) ou de la Réserve fédérale américaine ne semblent avoir d'impact significatif sur le moral des entrepreneurs allemands.
(Michelle Martin, Tina Bellon et Jörn Poltz; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)