Les alertes lancées par des pays européens sur des produits de consommation non alimentaires dangereux se sont accrues de 7% l'an dernier, montrant de nouveau du doigt les importations chinoises.
Comme chaque année, la Commission européenne dispose d'une jolie galerie des horreurs, de quoi donner des sueurs froides aux Européens. Chaque pays lui fait parvenir tout produit dangereux découvert sur son territoire et éventuellement interdit. Exemple: une couverture coupe-feu dénichée en Belgique et qui à la particularité de s'enflammer à grande vitesse.
Rapex, le système d'alerte rapide pour les produits de consommation non alimentaires, en place depuis six ans, procède à des vérifications et alerte si besoin les autres pays de l'UE. "On peut avoir une différente analyse du risque", explique l'expert Jakub Kosinski.
Les produits à risque pour les enfants ont la part belle dans le cru 2009: puzzle en mousse pouvant être avalé, nounours avec des yeux en plastique, briquets fantaisie en forme de téléphone portable ou de petite voiture attirant les petits, vêtements avec des cordons étrangleurs, jouets fabriqués avec un produit toxique pouvant affecter le système reproductif...
"Le système Rapex fonctionne de mieux en mieux", juge John Dalli, le commissaire européen à la Santé et à la protection des consommateurs, même si le nombre de produits dangereux notifiés par le système Rapex a augmenté de 7% en 2009 (1993 produits) par rapport à l'année précédente.
Cette hausse révèle une surveillance encore plus efficace faite par les Etats européens, et non pas une recrudescence d'importations dangereuses, assure la Commission. De plus "les entreprises européennes font preuve d'un plus grand sens des responsabilités et sont moins réticentes à retirer leurs produits dangereux du marché", explique-t-elle.
Les notifications concernent majoritairement, des produits d'origine chinoise. Elles ont même augmenté leur part passant de 59% en 2008 à 60% en 2009.
Des statistiques à mettre en rapport avec la production majoritairement chinoise de certains produits vendus en Europe (80% des jouets par exemple).
Le commissaire Dalli, qui se rendra en Chine à la fin juin, entend rappeler que "les produits dangereux doivent être bloqués à la source".
"Nous pensons que les Chinois ont fait des progrès", tandis que les pays européens "mettent plus de pression sur les importateurs", a commenté M. Dalli devant la presse.
"Nous ne pouvons pas ordonner la fermeture d'usines en Chine! Nous allons continuer à expliquer que nous voulons qu'ils intensifient leur vigilance", a-t-il noté.
Les alertes sur des produits n'indiquant pas le pays d'origine ont par ailleurs diminué.
Les produits les plus incriminés en 2009 (6O% du total) sont les jouets (472 cas), suivis des vêtements, et des véhicules à moteur. En quatrième position, on trouve les appareils électriques.
Cinq pays ont transmis près de la moitié des alertes: l'Espagne (220 notifications), l'Allemagne (187), la Grèce (154), la Bulgarie (122) et la Hongrie (119 notifications).
Par ailleurs, les autorités de surveillance de 13 pays ont effectué en 2009 une opération spéciale ciblant des jouets, potentiellement à risque, auprès d'importateurs et de détaillants.
Quelque 14.000 jouets ont été contrôlés dans des laboratoires pour leur sécurité mécanique ou leur teneur en métaux lourds. Résultat: environ 2O% des jouets testés n'ont pas satisfait aux exigences de sécurité européennes.