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Le Japon a confirmé samedi qu'il allait effacer une dette de quelque 300 milliards de yens (2,8 milliards d'euros) due par la Birmanie, et prévoit de réactiver l'aide à ce pays un temps mis au ban de la communauté internationale, selon un communiqué gouvernemental.
"Les réformes en Birmanie avancent", a déclaré le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda, lors d'une conférence de presse commune à Tokyo avec le président birman Thein Sein.
"A un moment où le processus démocratique (en Birmanie) franchit une étape importante, le Japon se dit prêt à soutenir davantage les efforts de réforme (du pays) et va renforcer son aide", a-t-il ajouté.
Thein Sein est en visite officielle au Japon jusqu'au 24 avril. Il est le premier chef d'Etat de Birmanie à effectuer ce voyage en 28 ans, alors que ce pays, en pleine transformation après des décennies d'autoritarisme, fait progressivement son retour sur la scène internationale.
"Les deux dirigeants ont convenu que résoudre la question de la dette de la Birmanie de façon responsable est important pour le retour de la Birmanie au sein de la communauté internationale", est-il encore indiqué dans le communiqué.
Dans un premier temps, le Japon va renoncer à 127,4 milliards de yens, une mesure qui avait été décidée en 2002 avant d'être suspendue à cause du comportement du régime militaire birman.
Les 176,1 milliards de yens restants, intérêts et pénalités de retard compris, seront effacés à condition que le processus de démocratisation se poursuive.
Depuis un an, le régime birman dit "civil" n'a cessé de surprendre: il a libéré de nombreux prisonniers politiques, ouvert des négociations avec les groupes ethniques rebelles puis organisé des élections législatives partielles le 1er avril.
La Ligue nationale pour la démocratie (LND) de l'opposante Aung San Suu Kyi y a remporté 43 des 44 sièges qui étaient à pourvoir, devenant la première force d'opposition du pays.
Le processus a été unanimement salué par la communauté internationale.
Les Etats-Unis ont ainsi annoncé mardi la levée de sanctions interdisant l'exportation en Birmanie de certains services financiers dont ceux à visée humanitaire, démocratique, éducative, sociale et sanitaire, sportive ou religieuse.
Vendredi, l'Union européenne a indiqué que les sanctions contre la Birmanie pourraient être totalement levées si tous les prisonniers politiques dans ce pays étaient libérés.
Le Japon, lui, avait maintenu des liens commerciaux et le dialogue avec l'Etat birman même durant les années d'isolement, arguant qu'une ligne trop dure vis-à-vis de la junte alors au pouvoir risquait de trop rapprocher la Birmanie de la Chine, son principal soutien politique et partenaire commercial.
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