Le gouvernement va mettre en place un "premier plan immédiat" d'aides aux producteurs de fruits et légumes de 15 millions d'euros, a annoncé jeudi la FNSEA, principal syndicat agricole français, à l'issue d'une réunion au ministère de l'Agriculture.
Il s'agit "d'un premier plan immédiat" qui consistera en un allègement de charges sociales et de frais d'emprunts, notamment, a dit Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles).
"C'est un premier pas", a déclaré pour sa part Bruno Dupont, président de FNPFruits, branche spécialisée de la FNSEA.
Un nouveau bilan sera dressé chaque semaine sur l'état du marché, a-t-il ajouté. "Si la situation s'aggrave, il y aura un réajustement d'enveloppe fin août-début septembre", a précisé M. Dupont.
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait convoqué cette réunion pour tenter de désamorcer la grogne suscitée par la demande de remboursement de plusieurs millions d'euros d'aides publiques versées entre 1992 et 2002 et jugées illégales par Bruxelles.
"Nous ne sommes pas satisfaits des mesures" en raison de leur insuffisance financière, a commenté la Confédération paysanne, syndicat minoritaire. Il s'est toutefois félicité que le ministre s'attelle aux problèmes structurels.
"Le ministère ne nous a pas laissé beaucoup d'espoir", a déclaré François Lafitte, président des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest, considérant que les aides d'urgence "étaient très limitées".
Laurent Ducurtil, président des producteurs fruits du Gard (FNPFruits), n'est pas non plus satisfait. Selon lui, les mesures d'urgence sont plafonnées à 10.000 euros par exploitation. "J'ai 28 salariés et 18 hectares avec une masse salariale de 260.000 euros", explique-t-il.
"Une aide limitée à 10.000 euros par exploitation n'est pas satisfaisante. Je ne peux pas annoncer (cette mesure, ndlr) dans mon département", affirme-t-il.
Une autre réunion est d'ores et déjà fixée au 22 septembre pour s'attaquer aux problèmes de compétitivité de la filière, selon les participants.
La principale question qui sera abordée est le coût du travail. La filière fruits et légumes qui emploie de nombreux saisonniers s'estime handicapée face à ses principaux concurrents d'Europe du Sud et de l'Est.
La grande distribution, également conviée à la réunion, "s'est engagée à mettre en avant l'origine France des fruits et légumes" dans les rayons, selon les syndicats de producteurs. "Nous serons vigilants en la matière", ont promis leurs représentants, indiquant qu'ils feraient des "visites de courtoisie" pour s'assurer des engagements des distributeurs.