Au lendemain d'une commande historique pour Airbus, le président exécutif de la maison mère EADS, Louis Gallois, a dévoilé mercredi que 2010 avait été une année faste pour l'avionneur européen, avec des commandes et livraisons supérieures à celles de 2009.
"2010 a été sans aucun doute une année de progrès pour EADS. Je ne peux pas vous donner de chiffres précis, il est trop tôt pour divulguer les chiffres 2010 (...) Pour Airbus, je peux dire que les commandes et les livraisons sont les unes et les autres supérieures à 500", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse aux Mureaux, près de Paris.
M. Gallois a estimé que cela démontrait que la crise était bel et bien passée. Airbus avait livré en 2009 un record de 498 avions et pris 310 commandes.
Le constructeur américain Boeing a pour sa part déjà annoncé avoir reçu 530 commandes en 2010 et livré 462 appareils commerciaux en 2010.
Airbus doit dévoiler en détails son bilan commercial lundi à son siège de Toulouse (sud ouest).
Revenant sur la commande historique de la compagnie indienne IndiGo annoncée mardi soir, M. Gallois a estimé que c'était "la meilleure façon de lancer l'A320 NEO", version remotorisée de son moyen-courrier vedette l'A320.
Airbus avait annoncé début décembre qu'il allait proposer à partir du printemps 2016 son A320 NEO, avec la promesse d'une réduction de la consommation de carburant pouvant atteindre 15%.
Cette commande "démontre que cet avion apporte de la valeur ajoutée aux compagnies aériennes", a-t-il estimé.
En marge de la conférence de presse, M. Gallois a par ailleurs dit s'attendre à voir son concurrent Boeing répliquer à son moyen-courrier remotorisé.
La réplique de Boeing ? "Je ne la crains pas, je l'attends", a-t-il déclaré. L'américain est engagé dans la réflexion sur une remotorisation de son 737, l'un des avions commerciaux les plus vendus au monde et direct concurrent de l'A320.
Airbus a dévoilé un accord pour un contrat géant, le plus gros de l'histoire aéronautique en nombre d'appareils, qui prévoit la livraison de 180 Airbus A320 à la compagnie indienne IndiGo pour un montant estimé à 15,6 milliards de dollars (12,04 milliards d'euros).
Cette commande représente l'équivalent de six mois de production étalée sur plusieurs années, a expliqué le directeur général de l'avionneur européen, Fabrice Brégier.
Le très gros porteur A380, qui avait multiplié les déboires les années précédentes, sera pour sa part produit à la cadence de deux avions par mois cette année.
Avec deux exemplaires destinés à la compagnie australienne Qantas qui n'ont pas pu être livrés fin 2010, jusqu'à 26 A380 pourraient être livrés en 2011, a laissé entendre Louis Gallois, contre 18 en 2010.
L'incident sur un moteur Rolls Royce équipant un appareil de Qantas début novembre, qui complique la production, ne représente pas un coût élevé, a-t-il estimé.
Se tournant vers le futur, le dirigeant a souligné que lors de la prochaine décennie (EADS a fêté en 2010 ses dix ans), la direction aurait "le devoir de préparer et d'adapter l'entreprise à un nouveau monde avec de nouveaux marchés, de nouveaux concurrents", en référence à l'arrivée notamment des Chinois.
Pour 2011, l'année "commence mieux que 2010", a encore commenté M. Gallois, rappelant les multiples difficultés rencontrées par EADS il y a un an, en particulier les négociations sur le financement des surcoûts de l'avion de transport militaire européen A400M.
La rentabilité restera toutefois sous pression cette année, avant de s'améliorer à partir de 2012, notamment sous l'effet d'une reprise attendue dans les hélicoptères civils.