La ministre de l'Economie Christine Lagarde a réaffirmé jeudi qu'elle excluait toute hausse d'impôt avant la présidentielle de 2012, se gardant toutefois de se prononcer sur une éventuelle augmentation en 2013, évoquée récemment par le ministre du Budget François Baroin.
"Il faut armer le rabot. Il faut que la lame soit bien affutée mais pas d'augmentation des prélèvements obligatoires, ça alors là je suis formelle", a déclaré la ministre à la radio Europe 1.
"On est déjà champions d'Europe (ndlr: des prélèvements obligatoires), il ne faut pas charger la bête. Il faut au contraire essayer de procéder au maximum par des allègements de la dépense et puis par l'élimination d'un certain nombre de niches fiscales", a-t-elle ajouté.
Interrogée pour savoir si cette position était également valable au-delà de l'élection présidentielle de 2012, elle a répondu: "Moi, j'ai un horizon qui est la loi de finances et puis évidemment les engagements pris par le président de la République pour son quinquennat" qui s'achève en mai 2012.
M. Baroin a estimé, dans un courrier du 30 août adressé à des parlementaires, qu'il faudra trouver dès 2013 de nouvelles ressources fiscales, voire augmenter les impôts, en raison de l'insuffisance des mesures annoncées jusque-là pour combler les déficits.
Le gouvernement, opposé à toute hausse générale des impôts, a jusque-là refusé d'y toucher, préférant s'en prendre aux niches fiscales et sociales, qui représentent cette année un manque à gagner de 115 milliards d'euros. Ces niches doivent être réduites de 10 milliards dès le budget 2011.
Les derniers arbitrages sur le budget doivent être rendus d'ici mi-septembre et le projet de loi de finances (PLF) doit être présenté en Conseil des ministres avant la fin du mois, probablement le 29 septembre.
Le gouvernement s'est engagé auprès de Bruxelles à réduire son déficit historique, estimé à 8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, à 6% l'an prochain, pour revenir dans les clous des traités européens (3%) en 2013.